Le chrome, un danger localisé

Dans l’air, l’eau ou encore nos meubles, vêtements et chaussures, le chrome est présent partout. Ce que l’on sait moins c’est que ce dernier existe sous plusieurs formes : trivalente (chrome 3),  hexavalente (chrome 6) ou en tant que métal élémentaire (chrome). Si le métal ne cache aucun danger, les chromes III et VI présentent des propriétés bien différentes.

Les risques des différents chromes

Le chrome en tant que métal élémentaire n’est ni toxique ni instable. Sous sa forme trivalente, chrome III, il est  nécessaire à la vie et gère l’utilisation de l’énergie des sucres et des graisses absorbées par le corps humain. Présent dans la plupart de nos aliments (légumes, fruits, viandes, graines et levure), le chrome III ne présente aucun danger pour l’organisme, bien au contraire.

Problèmes de cœur et diabète, une carence en chrome trivalent peut nuire à la santé. Consommer du chrome III est ainsi conseillé mais attention à ne pas se tromper. Si le chrome trivalent est un nutriment essentiel, son frère le chrome VI est le membre toxique de la famille.

Aussi appelé chrome hexavalent, il est présent dans l’air que nous respirons, dans l’eau que nous buvons mais également dans tout ce qui est fait de cuir (meubles, chaussures, vêtements). Ses conséquences sur la santé diffèrent selon le processus d’absorption. Ingéré ou respiré, il se révèle un adversaire de taille pour notre système immunitaire pouvant provoquer irritations nasales, saignements de nez et dans les pires cas, ulcères, dommages au foie et aux reins ou cancer des poumons.

Le chrome VI, une menace limitée

Pas de quoi paniquer cependant. Si il y a quelques dizaines d’années les cas d’intoxications étaient fréquents, il est rare aujourd’hui de tomber sur des concentrations élevées en chrome VI dans une boisson. Depuis des affaires comme celle d’Erin Brokovitch, la Commission européenne s’est penchée sur le problème et deux directives sont aujourd’hui en vigueur afin de limiter les risques d’intoxications dues à la présence de chrome VI dans l’eau.

Reste le problème du cuir : les techniques de tannage les plus courantes aujourd’hui utilisent toutes des produits chimiques qui forment du chrome VI lors de leur mélange, ceci dans 90% des cas de tannage. Canapés, manteaux, gants, chaussures, tous ces articles contiennent du chrome VI dès lors qu’ils sont fait à partir de cuir tanné.  Cela ne représente un problème que dans de rares cas d’erreurs du fabricant.

Théoriquement, des contrôles existent afin de s’assurer que les cuirs ne présentent pas de trop fortes doses de chrome VI mais il est très difficile de quantifier la concentration de ce chrome dans un tissu. Tant et si bien que certains articles en cuir vendus aujourd’hui, qu’ils soient de luxe ou non, en contiennent dans des quantités plus élevées que la normale.

Des éruptions cutanées, parfois graves, peuvent apparaître sur les peaux en contact fréquent avec le chrome VI, particulièrement sur les pieds pour les personnes ayant des semelles en cuir. Fort heureusement, seuls 0,2% de la population européenne est allergique au chrome hexavalent et donc concernés par cette menace cutanée.