L’épidémie d’Ebola, qui sévit actuellement en République démocratique du Congo, est considérée par l’Organisation mondiale de la Santé comme une urgence de santé publique de portée internationale.
Ebola : intensifier l’aide sans stigmatiser les populations
Il est très rare qu’une « urgence de santé publique de portée internationale » soit décrétée. En effet, selon le Comité d’urgence du Règlement sanitaire international, qui s’est réuni afin de débattre de la question, une telle situation peut être définie si elle répond à certains critères. Il s’agit : « d’un événement extraordinaire qui constitue un risque pour la santé publique dans d’autres pays en raison d’une propagation internationale et qui requiert une action internationale coordonnée ».
En décidant qu’Ebola, en République démocratique du Congo (RDC), est une urgence de santé publique de portée internationale (USPPI), l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) a donc permis d’intensifier l’entraide internationale envers les patients.
Pour Tedros Adhanom Ghebreyesus, directeur général de l’OMS : « Il est temps que le monde entier prenne note de la situation et redouble d’efforts. Nous devons œuvrer ensemble en solidarité avec la RDC pour mettre fin à cette flambée et bâtir un meilleur système de santé ». Il ajoute : « Depuis près d’un an, un travail extraordinaire a été accompli dans des conditions extrêmement difficiles. Nous devons à ces intervenants, non seulement de l’OMS mais aussi des gouvernements, des partenaires et des communautés, d’assumer une plus grande part du fardeau ».
Mais déclarer un état d’urgence de santé publique de portée internationale peut aussi avoir des conséquences négatives pour les populations touchées. Elles peuvent effectivement être entravées dans leurs déplacements par les autres États, afin d’éviter la propagation de la maladie.
Le professeur Robert Steffen, Président du Comité d’urgence, a donc déclaré à ce sujet : « Il est également crucial que les États n’utilisent pas l’USPPI comme un prétexte pour imposer des restrictions au commerce ou aux voyages, lesquelles auraient un impact négatif sur la riposte et sur la vie et les moyens de subsistance des populations de la région ».
Tedros Adhanom Ghebreyesus a d’ailleurs confirmé ces propos en indiquant : « L’USPPI ne doit pas être utilisée pour stigmatiser ou pénaliser ceux qui ont le plus besoin de notre aide. »