Aujourd’hui, 130 médecins et biologistes ont décidé de publier une lettre ouverte pour expliquer les raisons qui les ont amenés à aider des couples homosexuels à avoir des enfants, en totale contradiction avec la loi française.
130 médecins unis pour aider les couples homosexuels
Aujourd’hui, dans Le Monde, est paru un article pour le moins étonnant et qui réveille le débat concernant la parentalité et l’homosexualité. 130 médecins et biologistes ont, en effet, décidé de publier, par le biais du journal, une lettre ouverte expliquant pourquoi ils ont aidé des couples homosexuels à avoir des enfants.
Le titre de l’article est explicite : « Nous, médecins, avons aidé des couples homosexuels à avoir un enfant même si la loi l’interdit ».
Réuni autour du gynécologue René Frydman, père du premier bébé-éprouvette français, ce collectif veut ainsi exprimer les incohérences d’un système qui interdit à certaines personnes d’avoir des enfants.
Quatre situations illégitimes pour ce collectif
Ces 130 médecins tiennent à souligner quatre situations qui paraissent totalement incohérentes à leurs yeux.
Tout d’abord, ils veulent que la procréation médicalement assistée (PMA) soit ouverte à toutes les femmes. Actuellement, seuls les couples hétérosexuels infertiles ont la possibilité d’avoir recours à cette aide pour avoir un enfant.
Ils mettent également l’accent sur la problématique du don d’ovocytes en France. Trop de demandes, pas assez de donneuses ont pour résultat de voir de nombreux couples se tourner vers des pays étrangers pour obtenir un don d’ovocyte. Selon le collectif, un travail de sensibilisation reste à faire et une vraie politique d’incitation doit être mise en place.
Le collectif souhaite aussi revenir sur la réglementation entourant l’auto-conservation, c’est-à-dire, la congélation des ovocytes. En effet, aujourd’hui, seule une femme présentant des problèmes de fertilité ou étant malade peut congeler ses ovocytes. Ce n’est pas le cas en Belgique, en Espagne ou en Grande-Bretagne, pays dans lesquels les femmes ont le droit de congeler leurs ovocytes en vue d’une grossesse ultérieure.
Enfin, les médecins soulignent le problème lié à l’interdiction de l'analyse génétique de l'embryon avant son implantation dans l'utérus. Il n’est, en effet, possible, aujourd’hui, de pratiquer cet acte qu’après plusieurs semaines de grossesse. Une analyse avant implantation diminuerait les risques d’échecs ou de complications dans certains cas.
Conscients de braver la loi en avouant l’aide qu’ils ont pu apporter à des couples homosexuels pour avoir des enfants, ces médecins et biologistes souhaitent, avant tout, ouvrir le débat et permettre au plus grand nombre d’avoir les mêmes chances de fonder une famille.