Entre l’augmentation des arrêts de travail et les abus, le gouvernement pointe du doigt des défaillances qui génèrent de grosses dépenses pour l’assurance maladie. Un sujet qui crée une polémique et le mécontentement des médecins.
Forte augmentation des arrêts de travail et des abus
Les arrêts de travail sont au cœur du débat. En effet, avec leur augmentation de 15 % entre 2010 et 2016, l’indemnisation est passée de 6,2 milliards à 7,1 milliards d’euros, selon les chiffres de l’assurance maladie. Le gouvernement s’inquiète donc, d’autant que l’accroissement du nombre d’arrêts de travail a été encore plus important entre janvier et juin 2018, avec une hausse de 4,9 %.
Le Premier ministre, Edouard Philippe, et la ministre de la Santé, Agnès Buzyn ont donc sonné l’alerte et, par la même, provoqué la colère des médecins qui sont, en partie, visés par les reproches du gouvernement. Edouard Philippe a, en effet, déclaré : « C’est comme si notre pays avait instauré un jour de congé supplémentaire ». Agnès Buzyn a, quant à elle, affirmé : « Quand nous contrôlons les arrêts de travail, 15 % sont inappropriés, sont des abus. Il y a quelqu’un qui paye pour tout le monde, c’est la Sécu. Le médecin prescripteur, ce n’est pas lui paye ! ».
Les syndicats de médecins réagissent à la polémique
Les syndicats de médecins ont rapidement réagi aux déclarations du gouvernement, car elles remettent en cause la manière dont les médecins prescrivent les arrêts de travail. Pour l’Union Française pour une Médecine Libre (UFML) : « Suspecter les médecins de dérives car « ils ne payent pas », c’est faire montre d’une défiance totale à l’égard de la profession ».
De plus, l’UFML ajoute que : « L’augmentation de 4 % chaque année des arrêts maladie est un indicateur dramatique sur l’état de la société ». Et cette dernière remarque est également faite par d’autres syndicats comme MG France qui s’étonne que l’on ne se questionne pas sur les : « difficultés physiques, sociales ou environnementales que rencontrent leurs patients » et qui sont les premières raisons à la prescription des arrêts de travail.