200 000 médicaments en rupture de stock, ce sont les résultats du dernier recensement de l'Ordre des pharmaciens. Un chiffre en constante augmentation ces dernières années.
Rupture de stock de 200 000 médicaments
L'Ordre des pharmaciens vient de publier les résultats de son recensement concernant les ruptures de stock de médicaments en France entre les mois de février 2015 et novembre 2016. Près de 200 000 déclarations de rupture de stock ont ainsi été dénombrées. Il s’agit donc de traitements indisponibles pendant une période d’au moins 72 heures.
Pour l’Ordre des pharmaciens : « Les ruptures d’approvisionnement de médicaments constituent une véritable préoccupation de santé publique. Depuis 2006, les professionnels de santé de tous les pays, dont la France, notent une hausse importante du nombre de ruptures d’approvisionnement en médicaments ».
Les raisons des ruptures de stock
Mais pourquoi la France connaît-elle des problèmes de rupture de stock de médicaments ? Plusieurs facteurs sont soulignés par l’ANSM (Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé). Ainsi, l’agence indique, par exemple, les difficultés liées à la production des médicaments, responsables à 44% des soucis d’approvisionnement. La fabrication des différents traitements est insuffisante par rapport aux besoins réels, les retards de production sont également un problème ainsi que les difficultés dues au manque de matières premières. Cette dernière raison serait responsable de 17% des ruptures.
D’autres raisons sont également citées par l’Ordre des pharmaciens comme les inspections se terminant par des suspensions de la fabrication ou de la mise en vente de certains médicaments, mais également les augmentations subites des ventes à certaines périodes ou la distribution vers des pays offrant des prix plus avantageux.
Mais que fait la loi ?
Alors, quelles sont les solutions pour lutter efficacement contre les ruptures de stock qui posent un réel problème de santé publique ? La loi prévoit actuellement d’obliger les grossistes-répartiteurs à toujours avoir en stock 15 jours d’avance, mais aussi 90% de la collection des médicaments et enfin de fournir la France en priorité avant d’exporter les médicaments.
Mais ces obligations légales ne semblent pas suffisantes. La future loi de modernisation du système de santé prévoit donc, comme l’indique l’Ordre des pharmaciens, de mettre en place un plan de gestion de pénurie par les industriels de la santé et d’interdire l’exportation des médicaments par les grossistes-répartiteurs, si la rupture concerne un médicament d'intérêt thérapeutique majeur.