Agnès Buzyn, ministre de la Santé, a lancé un débat qui fait rage en indiquant qu’elle souhaitait rendre 11 vaccins obligatoires. Des médecins apportent leur soutien à cette proposition pour tenter de contrer les anti-vaccinations.
Une réflexion autour de la vaccination obligatoire
Agnès Buzyn, ministre de la Santé, a annoncé qu’elle réfléchissait à un nouveau projet, celui de rendre obligatoires 11 vaccins. Actuellement, seuls trois vaccins sont obligatoires : diphtérie, tétanos et poliomyélite (DTP). Ils doivent être pratiqués sur les enfants de moins de 18 mois. La ministre veut donc renforcer la couverture vaccinale obligatoire en ajoutant les vaccins suivant : polio, tétanos, diphtérie, coqueluche, rougeole, oreillons, rubéole, hépatite B, bactérie Haemophilus influenzae, pneumocoque et méningocoque C. Agnès Buzyn souhaite rendre ces vaccins obligatoires pour une durée limitée située entre cinq et dix ans.
Méfiance envers les laboratoires
Suite à cette annonce, les réactions ont été vives. D’un côté, on trouve les anti-vaccins, qui sont contre l’idée même de la vaccination, pensant qu’elle est dangereuse pour l’organisme, notamment à cause des adjuvants qui les composent. De l’autre, on trouve ceux qui pensent que ce projet de rendre 11 vaccins obligatoires est, avant tout, un geste fait envers les industriels de la santé. C’est le cas, par exemple, de la député européenne EELV Michèle Rivasi qui dénonce un : « cadeau fait aux laboratoires ».
200 médecins soutiennent le projet de vaccination obligatoire
Face à ce soulèvement des anti-vaccins, 200 médecins ont donc décidé de prendre la parole. Leur objectif est de montrer qu’ils soutiennent le projet de la ministre de la Santé. Ainsi, dans Le Parisien, on peut lire : « Nous voulons dire que nous soutenons Agnès Buzyn dans cette décision courageuse ».
François Chast, chef de la pharmacie clinique à l’Hôtel-Dieu et signataire de cet appel, explique : « Il est urgent de combattre les discours des lobbys antiscientifiques et antivaccination qui jouent sur la peur. Ils ne démontrent rien, et s’appuient sur quelques très rares effets secondaires pour discréditer des vaccins qui sauvent des millions de vies ». Enfin, il insiste sur le fait que : « On se vaccine aussi pour les autres ».
Sujet sensible donc qui divise l’opinion publique, puisque l’on sait, aujourd’hui, que 20 % de la population est contre la vaccination.
Cette décision serait-elle liée au fait que le DT-Polio, seul vaccin obligatoire actuellement ne soit plus disponible depuis des mois ? Le Conseil d’Etat a donné 6 mois au gouvernement pour remédier à cet état de fait. Cette décision est-elle totalement étrangère à cette situation ? Cela ressemble fort à une solution de facilité ou à l’abdication d’un gouvernement face aux laboratoires.
Cette décision a également un corollaire, l’engagement de la responsabilité de l’Etat en lieu et place de celle des laboratoires. Il est compréhensible que pour certains que cela puisse être assimilé à une collusion.
Ne serait-il pas possible -à minima- de faire en sorte que ces vaccins ne contiennent ni sels d’aluminium ni squalène, qui sont pour une bonne part dans la méfiance exprimée par une bonne partie de la population ? La réponse est attendue : les produits seraient plus longs et plus chers à fabriquer… Quid de la dangerosité des adjuvants ? Simple : la dangerosité est difficile à établir.