L’Agence européenne du médicament (EMA) vient de rendre un avis favorable concernant le vaccin Mosquirix®. Ce dernier pourra donc être utilisé en Afrique pour lutter contre le paludisme.
Un vaccin diffusé auprès des enfants en Afrique
L’antipaludéen Mosquirix® devrait, grâce à cet avis favorable, être utilisé, en Afrique, pour vacciner des enfants âgés de 6 semaines à 17 mois contre le paludisme mais également contre l'hépatite B.
L’Agence européenne du médicament a pu s’appuyer sur les résultats d’essais cliniques réalisés dans différents pays comme le Burkina Faso, le Gabon, le Ghana, le Kenya, le Malawi, le Mozambique et la Tanzanie. Ainsi, le vaccin a permis de protéger dans 56% des cas des enfants âgés de 5 à 17 mois et dans 31% des cas des enfants âgés de 6 à 12 semaines. L’efficacité du vaccin diminue au bout d’un an après l’injection. Malgré des résultats jugés modestes, le Mosquirix® reste le premier vaccin à recevoir cet avis favorable pour une diffusion plus large en Afrique. En effet, les avantages du vaccin sont suffisants pour assurer des résultats positifs, notamment dans les zones particulièrement touchées par le paludisme.
Malgré cette avancée en matière de santé publique pour les pays africains les plus atteints par la maladie, les actions de sensibilisation envers la population pour acquérir les premiers gestes permettant de lutter contre le paludisme doivent être poursuivies. Ainsi, l’utilisation de moustiquaires imprégnées et l’élimination des points d’eau stagnante, dans lesquels prolifèrent les moustiques, sont des actions importantes à mettre en place.
Les ravages du paludisme en Afrique
Selon les chiffres de l’OMS, dans le monde en 2012, on compte 627 000 décès dus au paludisme dont 482 000 enfants de moins de 5 ans. 90% des décès dus à la maladie ont lieu en Afrique. On sait également qu’entre 2000 et 2012, les opérations de lutte et de sensibilisation contre le paludisme ont permis une baisse de 42 % du taux de mortalité dans le monde. Une avancée importante qui devrait être renforcée par l’utilisation du vaccin Mosquirix®.
Ce vaccin, malgré une efficacité relative, offre donc une lueur d’espoir pour diminuer l’impact mortel du paludisme auprès des enfants. Les Nations Unis avaient, il y a quelques années, formé le vœu d’avoir : « D’ici à 2015, maîtrisé le paludisme et d’autres maladies graves et commencer à inverser la tendance actuelle ». Cet objectif non atteint reste toujours d’actualité et se poursuit aujourd’hui.
L’OMS propose d’ailleurs une nouvelle stratégie de lutte contre la maladie pour 2016-2030 qui vise à « réduire la charge de la maladie de 40% d’ici 2020 et d’au moins 90% d’ici 2030. Elle vise aussi à éliminer le paludisme dans au moins 35 nouveaux pays d’ici 2030 ». Un but qui sera certainement plus facile à atteindre grâce à l’arrivée de ce vaccin.