Le 10 septembre se déroule la Journée mondiale du suicide. Elle met en avant un drame mondial, véritable problème de santé publique, qui laisse les gouvernements face à une impasse difficile à surmonter.
Suicide : des chiffres accablants qui montrent un état d’urgence
Selon l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) 800 000 personnes décèdent, chaque année, en mettant fin à leurs jours. Ainsi, toutes les 40 secondes une personne se suicide dans le monde. Les plus touchés sont les jeunes de 15 à 29 ans dont le suicide est la deuxième cause de mortalité.
L’Observatoire National du Suicide (ONS) apporte, quant à lui, des chiffres concernant la France. Ainsi, on sait qu’un Français sur 50 décède en mettant fin à ses jours et qu’un Français sur 20 déclare avoir fait une tentative de suicide au cours de sa vie. L’association Les petits frères des pauvres rappelle que 3000 personnes de plus de 65 ans se donnent la mort chaque année en France, l’équivalent d'un tiers des suicides (28%).
Ces chiffres accablants indiquent un état d’urgence. Pourtant, comme l’explique le Dr Margaret Chan, directeur général de l’OMS : « Le suicide ne figure que très rarement au rang des priorités en matière de santé publique ».
En France, depuis 2013, un Observatoire national du suicide a été créé. Il est en charge de la coordination et de l’amélioration des connaissances sur le suicide et les tentatives de suicide et doit également émettre des recommandations en matière de prévention.
Des recherches permettant de mieux comprendre le suicide
Récemment une étude réalisée par l’European College of Neuropsychopharmacology (ECNP) a pu mettre en lumière certains signes annonçant le passage à l’acte chez des personnes dépressives.
Selon l’équipe de chercheurs de l’ECNP, certains comportements augmenteraient de 50% les risques de suicide. On retrouve, par exemple, chez les personnes prêtent à mettre fin à leurs jours une agitation psychomotrice plus importante (tourner en rond, se tordre les mains, enlever et remettre ses vêtements). Les conduites à risque sont aussi plus régulières, comme celle de conduire dangereusement, et les comportements impulsifs également.
Ces éléments peuvent permettre aux proches d’identifier certains premiers signes et d’agir en conséquence. Les actions de prévention, de sensibilisation, la lutte contre les inégalités sociales, la prise en charge rapide des troubles psychiatriques ou des dépressions sont également des premières étapes nécessaires à mettre en place pour que le nombre de suicides baisse en France et à travers le monde. La Journée mondiale du suicide est là pour le rappeler et faire en sorte que personne n’oublie les victimes de ces tragédies.