La dyslexie ne sera bientôt plus un mystère pour les scientifiques. L'IRM fonctionnelle permet l’étude des zones du cerveau qui s’activent ou non chez les patients souffrant de dyslexie. Grâce à elle des chercheurs français ont mis en lumière certaines causes de ce trouble qui toucherait 5% des Français.
5% des français seraient touchés par la dyslexie. Des travaux de recherche sur le sujet menés par des chercheurs français pourraient expliquer ce dysfonctionnement qui affecte l’apprentissage de la lecture et de l’écriture.
Mais qu'est-ce que la dyslexie ? « Il s'agit d'un trouble spécifique de l'acquisition de la lecture et de l'orthographe qui va au-delà de simples difficultés ou de l'illettrisme. Elle s'explique par une difficulté toute particulière pour conceptualiser les sons de la parole, les associer aux lettres correspondantes et les mémoriser. », explique Franck Ramus, directeur de recherche au CNRS.
Quand tout va bien, un son est égale à un signal envoyé au cerveau. Ce signal est alors récupéré par des zones du cerveau capables de lui donner un sens. Mais pour une personne dyslexique, ce processus cérébral ne fonctionne pas correctement et le sujet ne peut comprendre, analyser et traiter l'information captée par ses cinq sens.
« Une équipe française a notamment découvert l'existence d'une aire dans le cerveau – l'aire visuelle des mots, située dans le lobe temporal gauche – qui s'active normalement quand on lit, sauf chez un dyslexique. Il s'agit donc d'un véritable marqueur de ce dysfonctionnement », souligne le neurologue Michel Habib, également coordinateur du réseau régional de praticiens œuvrant dans le domaine des troubles d'apprentissage (Resodys). Ainsi, pour les dyslexiques, certaines zones du cerveau ne s'activent pas comme elles le devraient.
Lors de leur étude, les chercheurs français ont comparé des patients dyslexiques à des élèves non-dyslexiques. Grâce à une IRM fonctionnelle, outil qui permet de détecter les régions du cerveau qui s’activent et celles qui dorment, les scientifiques ont pu analyser les différences entre les deux groupes d’élèves.
L'imagerie structurelle a notamment permis de montrer que certains signaux – notamment ceux qui permettent de faire le transfert de l'information visuelle jusque dans l'aire de Broca (aire du langage) située à l'avant du cerveau – sont moins riches et moins structurés chez les dyslexiques et ce, avant même l'apprentissage de la lecture.
Ainsi, la dyslexie qui est un trouble trop souvent assimilé à une forme de paresse, trouve son origine dans un dysfonctionnement du cerveau. Voilà déjà de quoi déculpabiliser des générations d'enfants.