Maudy Piot, psychanalyste et présidente de l’association Femmes pour le Dire, Femmes pour Agir parle du phénomène, trop peu connu et pourtant important, des violences faites aux femmes handicapées.
Quatre femmes handicapées sur cinq sont victimes de violences
Maudy Piot, invitée du Magazine de la Santé en tant que psychanalyste, mais surtout présidente de l’association Femmes pour le Dire, Femmes pour Agir, est venue apporter un témoignage accablant concernant la violence subie par les femmes handicapées.
Ainsi, on apprend que 80% des femmes handicapées seraient victimes de violences, selon un chiffre établi par le Conseil Français des Personnes Handicapées pour les Questions Européennes (CFHE). Ces violences sont aussi bien verbales, que physiques, sexuelles ou encore psychologiques.
Osez parler, osez porter plainte !
Lors de l’interview, Maudy Piot explique le phénomène des violences faites aux femmes handicapées en indiquant : « Quand nous sommes en situation de handicap, nous sommes plus vulnérables ». Elle renforce son propos en soulignant que : « La femme handicapée est beaucoup trop souvent considérée comme un objet, un objet que l’on peut manipuler, un objet qui appartient à l’autre, un objet qui est vulnérable… ».
On peut également découvrir lors de cette interview que : « Les agresseurs, la plupart du temps, sont la famille, les cousins, l’ex conjoint… Ce sont des personnes qui sont proches des personnes handicapées ».
Ces violences perpétrées par des proches sont d’autant plus traumatisantes pour les femmes handicapées qu’elles se sentent différentes. Selon Maudy Piot : « Elles justifient les violences en se disant je les mérite parce que je suis un poids pour ma famille ».
De plus, pour la présidente de l’association Femmes pour le Dire, Femmes pour Agir, les femmes handicapées sont considérées comme moins crédibles, d’où de nombreuses difficultés pour elles de parler et d’oser dénoncer les violences dont elles sont victimes.
Pourtant, l’association, qui a mis en place un numéro de téléphone spécifique* afin d’apporter des conseils aux femmes handicapées subissant des violences, indique qu’il ne faut pas hésiter à porter plainte et à réagir dès les premiers signes de violence.
« Nous leur disons que ce ne sont pas elles les coupables, que le coupable c’est l’agresseur, que les violences sont interdites, qu’elles n’ont pas à avoir honte d’être en situation de handicap. La différence n’est pas une honte, la différence est une richesse ».
* Écoute violences Femmes handicapées : 01.40.47.06.06