La dernière enquête du cabinet Cemka-Eval réalisée pour l'association Imagerie santé avenir (ISA) est préoccupante : en France, il faut attendre en moyenne un mois pour obtenir une imagerie par résonance magnétique (IRM) en urgence. Une piètre performance qui place le pays en dernière position dans le classement européen.
Les élus en font souvent une priorité dans l'élaboration du plan cancer, la considérant comme une étape cruciale dans l'accompagnement thérapeutique des malades souffrant de tumeurs malignes et pourtant, il faut en moyenne attendre 30,5 jours pour obtenir une imagerie par résonance magnétique (IRM) en urgence en France selon le cabinet Cemka-Eval, à l'origine de cette étude pour l'association ISA.
Le Plan cancer 2009-2013 avait pour objectif de raccourcir les délais, et de ne pas faire attendre le patient plus de 15 jours pour passer l'examen, 10 dans les régions où les risques oncologiques sont accrus mais le temps d'attente demeure élevé et est même à la hausse cette année.
L'explication réside dans le faible taux de renouvellement des installations, deux fois moins en 2012 que l'année précédente. Pour l'heure, le taux national d'équipement en IRM est de 10,1 appareils pour un million d'habitants dans la dizaine de régions où le taux de mortalité par cancer est élevé. A titre de comparaison, la moyenne européenne est de 19,5 appareils par million d'habitants, au Danemark ou en Allemagne, elle est de 30 par million d'habitants : « il faudrait environ 1 260 IRM, contre 646 aujourd'hui, pour rejoindre la moyenne européenne et se rapprocher du respect des bonnes pratiques et d'exigences éthiques évidentes », nous rappellent les auteurs de l'étude.
D'autant plus que la France atteste de fortes inégalités entre les régions « dynamiques » où les taux d'équipement sont plus élevés que la moyenne française et où le délai est moins long et les régions « attentistes laissant s'installer, voire s'aggraver, un sous-équipement caractérisé et des délais d'attente inacceptables » où le taux d'équipement est à l'inverse, très bas et où les délais ne cessent de s'allonger.
Il est donc impératif que les objectifs du Plan cancer 2014-2018 soient atteints et que ce plan soit, comme le signifiait le président de la République, « un plan de lutte contre les inégalités ».