Il y a quelques jours, on apprenait qu’un médecin avait été suspendu pour avoir demandé, lors de consultations, de l’argent à des migrants. Mais l’affaire ne s’arrête pas là, selon la CIMADE, d’autres médecins seraient coupables des mêmes abus.
Racket de migrants par un médecin de l’AP-HP
Tout commence il y a quelques jours avec un communiqué de l’Assistance Publique des Hôpitaux de Paris (AP-HP) qui dénonce l’un de ses médecins. En effet, celui-ci aurait demandé de l’argent en espèces à un migrant en échange de services. Le système semble bien rodé puisque d’autres migrants seraient également concernés. Le médecin, en échange de ces paiements, accordait des certificats médicaux assurant à ces personnes de pouvoir entamer une procédure de demande de titre de séjour pour raison de santé.
Bénéficiaires de l’AME, ces personnes en difficulté n’ont pas à avancer d’argent pendant les consultations. De plus, la question se pose de savoir si les certificats sont bien valides ou si ce sont tous des faux.
Suie à cette révélation, la CIMADE a réagi. Pour l’association, il ne s’agit pas d’un cas isolé.
La CIMADE accuse certains médecins de racket
Laura Petersell, spécialiste de la santé à la CIMADE (Comité inter-mouvements auprès des évacués), a témoigné dans les médias pour souligner le fait que d’autres médecins pratiqueraient ce chantage auprès des migrants. Ainsi, elle indique : « Nous avons constaté que de nombreux médecins se livraient à un racket auprès des migrants. Ils exigent d’eux le paiement de plusieurs centaines d’euros pour établir des certificats médicaux selon lesquels leur pathologie peut ouvrir droit à une demande de titre de séjour sur le territoire national ».
Le ministère de la Santé et le Conseil National de l'Ordre des Médecins, alertés par la CIMADE et le communiqué de l’AP-HP, ont donc décidé de rassembler, cette semaine, différents acteurs de la santé et des associations pour mettre fin à ce scandale. Ces pratiques qui, en plus d’être totalement illégales, visent directement des personnes en difficulté financière, fragilisées par leur situation de vie.