Le vote de l’Europe pour prolonger l’autorisation du glyphosate de neuf ans vient d’être ajourné. En effet, plusieurs pays sont contre, car la dangerosité de ce produit et son caractère cancérigène posent encore de nombreuses questions.
Glyphosate, le vote européen ajourné
L’Europe devait prendre une décision concernant le glyphosate. Il s’agissait de voter pour savoir si cet herbicide pouvait voir son autorisation prolongée de neuf ans ou non. Mais les débats qui entourent ce produit chimique sont tels que le vote a été ajourné.
En cause, la France et l’Allemagne. En effet, la France avait décidé de voter contre ce projet et l’Allemagne comptait s’abstenir. Sans les votes de ces deux pays importants, la commission n’aurait pas pu atteindre la majorité qualifiée nécessaire. De plus, d’autres pays souhaitaient voter contre cette prolongation ou s’abstenir comme l’Italie, la Suède, l’Autriche ou le Portugal. Le vote a donc été suspendu.
L’autorisation actuelle du glyphosate en Europe expirant fin juin, la commission, qui a déjà repoussé ce vote en mars dernier, devra bientôt trouver une solution.
La France contre l’utilisation du glyphosate
En France, le débat sur le glyphosate a déjà en partie été tranché. En effet, Ségolène Royal a fait interdire la vente du Round up en libre-service dans les jardineries ou son utilisation dans les espaces publics. Le Round up est, en effet, hautement concerné par le sujet puisqu’il contient du glyphosate.
La ministre de l’Environnement, de l’Énergie et de la Mer se dit, d’ailleurs, très satisfaite de la décision de suspendre le vote par la Commission européenne. Elle souligne dans un communiqué : « Conformément à la décision que j’avais annoncée dès le 4 mars lors d’une réunion des ministres de l’Environnement, la France s’est opposée à l’approbation du renouvellement de l’autorisation de la mise sur le marché du glyphosate pour 9 ans ».
Le glyphosate, cancérigène ou non ?
Jusqu’à cette semaine, le glyphosate était considéré comme un produit dangereux. L’IARC, une instance de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), l’avait classé comme « cancérigène probable ».
Depuis lundi, l’OMS, par le biais de l’agence JMPR, a changé ses conclusions. Le glyphosate est maintenant classé comme « probablement pas cancérigène ». Les conclusions indiquent que celui-ci : « est peu susceptible de présenter un risque cancérogène pour l'homme suite à une exposition à travers l'alimentation ».
Le doute subsiste donc et les multiples études se contredisent. Pour le moment, ni l’Europe, ni l’OMS ne semblent certains à 100% de leurs conclusions. Le débat sur le glyphosate est donc toujours ouvert et probablement pour de nombreuses semaines encore.