Souffrir d’autisme et travailler ne sont pas forcément contradictoire. La preuve en est lorsque l’on regarde de plus près le marché du travail de la Silicon Valley qui recrute de plus en plus de personnes touchées par l’autisme.
Autisme et marché du travail aux États-Unis
Aux États-Unis, tout commence en 2015, avec un programme lancé par Microsoft pour embaucher des personnes atteintes d’autisme au sein de son siège de Redmond. Mary Ellen Smith, vice-présidente des opérations de Microsoft, explique cette décision en indiquant : « Les personnes souffrant d'autisme apportent la force dont nous avons besoin à Microsoft, chaque individu est différent, certains ont d'incroyables capacités pour retenir des informations, penser avec le souci du détail et la profondeur ou exceller en maths et en code ».
En effet, si certains individus souffrant d’autisme ont des problèmes de communication trop importants pour s’intégrer dans une entreprise, ce n’est pas le cas de tous. D’autres démontrent des capacités d’analyse et de concentration plus importantes que la moyenne et deviennent donc de véritables atouts pour certaines sociétés, notamment celles spécialisées dans des domaines touchant à l’informatique.
Depuis, cette idée a fait des émules au sein de différentes entreprises de la Silicon Valley. C’est le cas, par exemple, de la start-up MindSpark qui sait reconnaître les nombreux avantages de ces salariés. Ainsi, Chad Hahn, cofondateur de l'entreprise explique que : « Leur obsession des détails et leur capacité de concentration sont des atouts dans le secteur informatique ». Pour lui, les personnes souffrant d’autisme forment un « réservoir de salariés talentueux que peu de monde regarde ».
L’Europe, pionnière en la matière
Si la Silicon Valley ouvre, aujourd’hui, ses portes aux individus atteints d’autisme, il est important de souligner que le Danemark a été un pays précurseur dans ce domaine par le biais de l’entreprise Specialisterne. Celle-ci se définit comme « une entreprise socialement innovante dans laquelle la majorité des employés manifeste des troubles du spectre de l’autisme ». Elle emploie des salariés pour travailler sur des activités telles que les tests de logiciels, la programmation ou la saisie des données. Allemagne, Irlande, Espagne, Suisse… D’autres pays se sont également lancés dans ce type de recrutement !
En France, on peut lire dans une étude de la Fondation Malakoff Médéric Handicap que 39% des personnes autistes interrogées étaient en poste au moment de l’enquête. Il n’en reste pas moins que les entreprises françaises semblent frileuses. Les raisons ? Elles se sentent désemparées face aux questions qu’elles se posent. L’accompagnement des entreprises semble donc être un élément crucial, aujourd’hui, pour favoriser ce type d’embauche.