Certains médecins refusent de prendre en consultation des patients sous prétexte qu’ils bénéficient de la CMU ou de l’AME. Des associations ont donc décidé de prendre la défense de ces malades précaires.
Des médecins ferment leur porte aux bénéficiaires de la CMU ou de l’AME
Un médecin peut-il refuser de soigner un patient sous prétexte qu’il bénéficie de la CMU (couverture maladie universelle) ou de l’AME (aide médicale d’État) ? Il est évident que la réponse est non, pourtant certains d’entre eux ne semblent pas d’accord et ferment donc la porte de leur cabinet aux malades précaires.
C’est le cas de 12 médecins qui ont déclaré ouvertement le fait de refuser les patients liés au CMU ou à l’AME sur des sites Internet permettant de prendre des rendez-vous en ligne. Selon la FNARS (Fédération des acteurs de la solidarité), cette volonté de ne pas soigner ce type de patients serait assez commune en France. Les raisons ? Des difficultés administratives, mais surtout le fait de devoir faire payer à ces patients des tarifs conventionnés, sans dépassement d’honoraire possible.
Des associations saisissent le Défenseur des droits
Face à ces abus, la Fnars, le Collectif interassociatif sur la santé (CISS), mais également Médecins du Monde ont décidé de saisir le Défenseur des droits. Une instruction est donc ouverte pour demander des comptes à ses 12 médecins. Mais ces cas n’étant pas isolés, il reste encore beaucoup à faire pour que les personnes en difficulté aient les mêmes droits que les autres malades.
La Fnars a d’ailleurs déjà réagi à ce problème puisqu’elle a mis en place un observatoire des dysfonctionnements dans l’accès aux soins des personnes en situation de précarité. Celui-ci permet, entre autres, de faire remonter les cas de médecins refusant des patients CMU ou AME. Les bénévoles des associations, intervenants sociaux et personnes précaires sont appelés à ne pas baisser les bras devant ces refus, mais à apporter leurs témoignages afin de changer cette situation.