L’entreprise Renault aurait-elle truqué ses moteurs diesel pour contourner la réglementation européenne concernant les émissions de pollution ? C’est la question que se pose aujourd’hui la justice française.
Une nouvelle affaire de tromperie sur les moteurs diesel ?
Après l’affaire Volkswagen, c’est au tour de Renault d’être épinglé pour avoir dissimulé le véritable taux de pollution de ses moteurs diesel. C’est ce que vient de révéler Libération qui a pu avoir accès aux documents de l’enquête en cours sur cette affaire. Selon le journal, on peut lire dans un rapport : « Renault SAS a trompé les consommateurs sur les contrôles effectués et notamment le contrôle réglementaire de l’homologation sur les émissions de polluants […]. La société a utilisé une stratégie ayant pour objectif de fausser les résultats des tests antipollution ».
Une information judiciaire pour « tromperie sur les qualités substantielles et les contrôles effectués » a donc été ouverte le 12 janvier, instruite par des juges d’instruction spécialisés dans les atteintes à la santé publique. En effet, si les faits sont exacts, il s’agit d’un nouveau scandale de santé publique lié au monde des constructeurs automobiles.
Des vérifications suite à l’affaire Volkswagen
Si, aujourd’hui, Renault est sous les feux des projecteurs, c’est bien suite au premier scandale qui a touché Volkswagen. En effet, le ministère de l’Environnement et Bercy ont voulu savoir si d’autres constructeurs s’adonnaient aux mêmes tromperies que le constructeur allemand. Résultat pour Renault, certains de leurs véhicules subiraient un préconditionnement. C’est-à-dire que les moteurs auraient été réglés pour passer les tests d’évaluation des émissions, mais une fois sur la route le système de dépollution ne réagirait plus de la même manière et le véhicule serait, en réalité, bien plus polluant.
Au total, 900 000 voitures seraient concernées par cette tromperie, si elle est bien effective, car seule l’enquête pourra le confirmer. Les dirigeants de Renault, quant à eux, se défendent d’avoir truqué les résultats des tests pour contourner les règles antipollution.
Des conséquences graves pour la santé
Il faut savoir que ce genre de tromperie a de très lourds effets sur la santé publique comme le montre l’étude récente du MIT (Massachusetts Institute of Technology). Cet institut s’est interrogé sur les conséquences du scandale Volkswagen sur la santé des Européens. Ils ont analysé les effets de la pollution émise par les 2,6 millions de véhicules de la marque vendus en Allemagne. Résultat : au moins 1 200 morts prématurés répartis dans différents pays.
Le MIT voulait, d’ailleurs, continuer à travailler sur ce thème en élargissant ses recherches sur les conséquences du diesel en Europe. Il déclarait à ce propos : « Il semble peu probable que Volkswagen soit la seule entreprise à avoir des problèmes avec les émissions excédentaires ». Leur pressentiment est peut-être tout à fait juste quand on voit que Renault se retrouve au cœur de la tempête pour les mêmes raisons que Volkswagen.