Un documentaire suédois a incriminé mercredi 8 mai l'importateur français, Pêcheries nordiques. Ce dernier a reconnu avoir fait entrer en France du saumon suédois pêché en mer Baltique, interdit par l'Union Européenne car dangereux pour la santé du fait de niveaux de dioxines supérieurs aux limites autorisées.
Interrogée par l'Agence France Presse, l'entreprise française, située dans le Nord-Pas-de-Calais près du port de Boulogne-sur-Mer, a confirmé avoir importé plus de 100 tonnes de saumons suédois de la Baltique en 2011 et 2012.
Le directeur général de cette société de six personnes, François Agussol, plaide sa bonne foi. « Personne n'est venu nous dire que c'était illégal », a-t-il déclaré, ajoutant que des analyses n'ont pas permis de détecter un quelconque degré de nocivité des dits saumons.
Le documentaire de la chaîne suédoise SVT, informe que le saumon suédois est vendu dans les rayons distributeurs français connus. D'après des témoins interrogés par la chaîne, le saumon en question a aussi été commercialisé illégalement dans d'autres pays de l'Union Européenne mais en plus faible quantité, tels qu'au Danemark, en Allemagne ou en Grande-Bretagne.
Depuis 2002, la Suède n'est plus autorisée à exporter de poisson pêché dans la Baltique que l'UE juge dangereux pour la santé. Les autorités suédoises ont dû négocier pour qu'exception soit faite et que la Suéde puisse consommer légalement le saumon provenant de la mer Baltique. Sa consommation est aussi autorisée dans deux pays riverains de la Baltique : Finlande et Lettonie.
Les Suédois, conscients de la pollution de cette mer, consomment avec modération le saumon qui en provient. Leur gouvernement préconise aux enfants et femmes enceintes de ne pas en manger plus de trois fois par an.
Le 16 avril dernier, les autorités de sécurité alimentaire suédoises avaient dénoncé, par le biais d'un communiqué, une entreprise de Karlskrona, ville portuaire au Sud de la Suède, qui avait exporté illégalement 105 tonnes de saumon de la Baltique vers la France. Elles n'avaient pas donné plus de précisions sur les entreprises mises en cause ou encore la période.