Alexandra Brodsky, juriste et auteure d’une étude, dénonce une nouvelle pratique, celle du stealthing. Cette dernière se répand de plus en plus et peut s’apparenter à une agression.
Le stealthing, c’est quoi ?
Le stealthing est une pratique qui consiste à retirer le préservatif au cours d’une relation sexuelle sans le consentement de sa ou de son partenaire. Principalement commis par des hommes envers des femmes, mais pas seulement, il est ressenti par les victimes comme une agression.
Le stealthing, un acte illégal
Cette façon d’agir se répand de plus en plus selon Alexandra Brodsky qui a publié une étude à ce propos dans le Columbia Journal of Gender and Law. Cette juriste américaine y dénonce cet acte et souhaite alerter le grand public, et notamment les femmes, premières victimes. Elle indique que la loi doit prendre en considération ce type de comportement en le rendant clairement illégal.
En effet, même si l’acte sexuel est, au départ, consenti par les deux partenaires, une condition existe : celle du port du préservatif. Si cette condition est refusée par l’un des deux partenaires, l’autre a toujours la liberté de refuser l’acte sexuel. Dans le cas du stealthing, cette liberté est niée. L’un des partenaires décide d’ôter le préservatif discrètement empêchant l’autre d’avoir le droit de refuser une telle relation.
Les conséquences peuvent, d’ailleurs, être graves : grossesse non désirée, diffusion d’une maladie sexuellement transmissible, traumatisme psychologique…
Le stealthing, une forme de viol selon la justice suisse
En janvier 2017, la justice suisse a, de son côté, tranché pour définir le stealthing comme une forme de viol.
Une jeune femme suisse a, en effet, porté plainte contre un Français qui avait ôté son préservatif durant l’acte sexuel sans la prévenir. Se rendant compte, à la fin de leur rapport, que le préservatif a été retiré, la jeune femme a dû, par la suite, suivre un traitement préventif contre le VIH durant 4 mois. Le procès a abouti à la condamnation du Français à 12 mois de prison avec sursis pour viol. En effet, la justice a conclu qu’il s’agissait d’un rapport non consenti et donc d’un viol.
Le stealthing, un effet de mode qui se diffuse sur Internet
Et, malheureusement, cette histoire risque de ne pas être la dernière. Alexandra Brodsky souligne dans son étude que des sites Internet incitent à la pratique du stealthing. Les hommes échangent même des techniques pour agir sans se faire remarquer.
Selon les commentaires qu’elle a pu relever sur différents forums, les hommes pratiquant le stealthing justifient leurs actes en mettant en avant leur instinct masculin naturel. Pour eux, il s’agit d’un droit qui leur donne la liberté d’agir de cette manière. Elle souligne qu’il s’agit d’une : « idéologie de la suprématie masculine dans laquelle la violence est le droit naturel de l’homme ».