La start-up californienne Guardant Health, propose des tests sanguins permettant de détecter le cancer. Elle a connu depuis son introduction en bourse une flambée rarement vue auparavant. Et, portée par le dynamisme du marché de la médecine de précision, son ascension ne semble pas sur le point de s’arrêter. Analyse du phénomène.
Des tests sanguins pour détecter les cancers
Guardant Health (GH), la start-up à l’origine du Guardant360 vient de signer un partenariat avec le groupe biopharmaceutique britannico-suédois AstraZeneca. Ce projet concerne le développement commercial de son outil d’accompagnement diagnostic pour cancers à partir d’échantillons sanguins. Le procédé doit être signé dans les prochains mois par la FDA, la haute autorité de santé américaine. Forte de et aval, GH pourrait se lancer dans la production à grande échelle de tests et une spécialisation de sa gamme.
« La médecine de précision est au cœur de notre ambition d’éliminer le cancer comme cause de décès » note Ruth March, vice-présidente du département médecine et génomique de la filiale biotech d’AstraZeneca, Innovative Medicines and Early Development, interrogée sur ce projet commun. Le secteur amorce en effet une véritable révolution qui s’appuie sur des outils de pointe, comme le test sanguin de GH, une meilleure gestion des données et le développement d’assistants d’analyse numériques.
Une ascension remarquable
Le Guardant360 a déjà été commandé plus de 70 000 fois depuis sa création en 2014. Avec plus de 80% de retours positifs dans les études où il a été utilisé, ce produit s’est fait une réputation de produit fiable, plaçant GH sur une trajectoire ascendante depuis de nombreux mois.
Le groupe a réussi à attirer l’attention d’éminents fonds d’investissements, comme le Japonais Softbank, la banque américaine JP Morgan ou encore SGH Capital, le fonds d’investissement du Français Alexandre Azoulay, le « petit génie de la tech » qui soutient entre autres WiJet ou encore Zume Pizza.
A mesure que la start up récoltait de nouveaux soutiens, l’effet boule de neige s’est fait ressentir : son action a progressé de 79% en novembre, passant de 27,75 dollars à son lancement, en octobre 2018, à 49,55 dollars le 7 décembre dernier. Et ce dynamisme boursier a porté le groupe à un nouveau niveau opérationnel : son chiffre d’affaire a bondi de 95% l’an dernier, avec une marge nette de plus de 50%.
Analyse du phénomène Guadrant Health
Deux facteurs explique ce départ sur des chapeaux de roues. Il existe d’une part une demande croissante pour les outils de médecine de précision – l’analyse des caractéristiques moléculaires et génétiques – en marge des traitements déjà en place. Elle vient compléter l’arsenal thérapeutique existant et permet de proposer au patient un traitement adapté à ses besoins. Et ce tout particulièrement pour la prévention et en oncologie.
Elle permet en effet « distinguer les cancers qui – malgré les traitements – risquent de métastaser de ceux qui auront une évolution favorable » comme l’a souligné l’Institut Curie lors du congrès mondial annuel de l’American Society of Clinical Oncology (ASCO). Tout l’écosystème de la santé est donc profondément impacté par le développement de ce nouveau service.
D’autre part, sous l’effet de cette demande, le marché se structure – on estime qu’il devrait rapidement représenter 3.8 milliards de dollars. Aussi, à l’image du secteur, GH profite de la tendance. Mais dans le même temps, les produits proposés étant très spécialisés, la concurrence reste rare. Ça n’est donc probablement pas la fin du des bonnes nouvelles pour GH. En 2018, son chiffre d’affaire devrait être compris entre 82 et 84 millions de dollars. La start-up dispose donc d’une marge considérable pour croître – ce qui devrait ravir ses investisseurs.
Surprenant de mettre au même niveau Soft Bank et SGH Capital “du français Alexandre Azoulay” qui en est à sa 4e liquidation en 18 mois au sein de son “startup studio”.