Un collectif d’experts scientifiques a publié un rapport dans The Lancet dénonçant l’inaction des pouvoirs publics, au niveau mondial, face à l’industrie alimentaire, acteur majeur du changement climatique et de ses conséquences sur l’obésité et la famine.
Obésité et famine : des conséquences directes du changement climatique
Si l’obésité et les problèmes de famine existent déjà à travers le monde, ces deux phénomènes risquent de se développer selon 43 experts scientifiques qui ont publié un rapport dans The Lancet.
La cause : l’accroissement des sécheresses et des inondations qui vont directement toucher la production de légumes, de fruits et de céréales. Les prix de ces différents produits augmenteront donc dans le temps en ayant des conséquences sur l’alimentation. On peut s’attendre à, d’un côté, des famines et, de l’autre, l’augmentation des achats de produits industriels moins chers, mais aussi moins bons pour la santé.
Actuellement, selon l’Organisation mondiale de la Santé, 1,9 milliard d’adultes sont en surpoids, 650 millions sont obèses, et 462 millions d’adultes souffrent de maigreur. Chiffres qui vont donc s’accroître dans les années à venir…
Mieux encadrer l’industrie alimentaire
Pour ce comité d’experts, il est donc urgent de prendre conscience des interactions entre environnement et alimentation afin d’agir dans le bon sens au niveau mondial. Ces scientifiques pointent aussi du doigt l’industrie alimentaire, et notamment l’élevage, car elle est responsable de 25 à 30 % des émissions de gaz à effet de serre.
Environnement, obésité et famine ont donc, pour ces experts, un point commun : le système de production alimentaire géré par : « de puissants intérêts commerciaux ». Et le manque de réponses politiques, face aux conséquences de l’industrie alimentaire sur l’environnement et la santé, est un vrai problème.
Il faut donc proposer une réponse globale en commençant par mieux encadrer les industriels de l’alimentaire. Les scientifiques proposent que ces géants de l’alimentation soient gérés comme les industriels du tabac grâce à une convention-cadre inspirée de celle utilisée pour la lutte antitabac. Cette convention permettrait d’encadrer la consommation de produits industriels, mais également de lutter contre le lobbying pour minimiser les influences sur les pouvoirs publics. Campagnes de sensibilisation et financement des modes de production durables sont également au programme de ces experts qui souhaitent donc tirer la sonnette d’alarme.