13 chirurgiens ont décidé d’alerter le grand public sur le problème des opérations illégales du cancer. Elles sont, en effet, bien plus fréquentes, en France, qu’on ne l’imagine.
C’est sur la radio Europe 1 que ces chirurgiens ont pu adresser un message aux malades du cancer en indiquant : « On meurt d’une chirurgie du cancer mal exécutée. » Et ce problème existe un peu partout sur le territoire français au sein d’établissements qui n’ont pas l’autorisation d’opérer ce genre de pathologies. En effet, en France, pour obtenir l’autorisation, il faut répondre à certains critères dont la réalisation d’un nombre minimum d’opérations. Pour le cancer du sein, par exemple, il faut pratiquer 30 opérations minimum, par an, et ce seuil n’est pas respecté dans un cas sur cinq.
Pour que les opérations du cancer se passent dans les meilleures conditions, il est nécessaire que les médecins possèdent une véritable expertise. Ainsi, les 13 chirurgiens indiquent dans leur tribune : « La chirurgie d’un cancer nécessite une expertise technique que seuls un enseignement et un entraînement intensifs et spécialisés peuvent produire. Un chirurgien du cancer doit maîtriser des techniques très diverses, dépassant le plus souvent le champ de sa propre spécialité d’origine afin de réaliser une intervention assurant le retrait total de la tumeur, sans dissémination, sans fragmentation, avec un taux de complications contrôlé et des séquelles limitées ».
Et c’est bien cette expertise qui manque lors de ces opérations illégales qui sont la cause d’une hausse de la mortalité. Ainsi, un rapport de l’Assurance maladie, publié en 2018, indique qu’en 2014, 571 services français ont facturé des opérations en chirurgie du cancer du sein. 115 d’entre eux n’étaient pas autorisés à le faire. Résultat : en 2015, le nombre de décès parmi les femmes opérées a fortement augmenté.
Pour permettre aux patients touchés par un cancer de savoir où se faire opérer légalement par des spécialistes, l’Institut national du cancer a mis en ligne une carte interactive. De plus, il faut savoir que la nouvelle loi de financement de la sécurité sociale prévoit maintenant des sanctions pour tous les établissements pratiquant ces opérations illégales.