L’Autorité de la concurrence recommande la vente en grande distribution et l’assouplissement de la vente sur Internet des médicaments sans ordonnance. Une proposition qui ne plaît ni aux syndicats de pharmaciens ni à Agnès Buzyn, ministre de la Santé.
Un risque d’affaiblir les pharmacies
La ministre de la Santé a donc pris position contre la proposition de l’Autorité de la concurrence et a ainsi rejoint les syndicats, comme la FSPF ou l’USPO. Ces derniers rejettent, en effet, l’idée de voir les médicaments sans ordonnance vendus en grande surface.
Pour Agnès Buzyn, autoriser ces ventes fragiliserait le positionnement des pharmacies, en France, alors que, chaque année, les officines sont de plus en plus nombreuses à fermer leur porte. La ministre a déclaré à ce propos sur Europe 1 : « Quand on parle de la désertification médicale, de l’abandon des territoires, de fragiliser les petites pharmacies en zone rurale, qui sont souvent le premier recours pour les personnes malades, je pense que ça serait une très mauvaise idée et un très mauvais signal ». Elle ajoute : « considérer que les médicaments, ça s’achète comme n’importe quel produit de consommation alimentaire, je trouve ça problématique ». En effet : « Il y a toujours des effets secondaires quand on prend des médicaments, ça nécessite toujours un conseil, et les pharmaciens sont là pour donner des conseils, orienter les gens ».
Assouplir la vente des médicaments sans ordonnance sur Internet
De son côté, l’Autorité de la concurrence souhaite que la vente des médicaments sans ordonnance par la grande distribution soit réalisée dans des espaces dédiés avec la présence obligatoire d’un pharmacien. L’Autorité de la concurrence ajoute que cette proposition doit être encadrée par les autorités afin d’éviter d’affaiblir la position des pharmacies sur le territoire.
En parallèle, l’Autorité de la concurrence propose également un assouplissement de la vente des médicaments sans ordonnance sur Internet. Pour la ministre de la Santé : « On ne peut pas tout acheter sur Internet, il faut absolument sécuriser ces achats […], il faut que les pharmaciens, notamment de proximité, puissent bénéficier de cette vente en ligne et que ça ne soit pas au détriment de ce maillage territorial extraordinaire et du travail que font les pharmaciens au quotidien pour la santé publique ».