L’Organisation mondiale de la Santé lance une nouvelle alerte concernant le problème de l’antibiorésistance. Elle souhaite inciter la recherche à trouver rapidement de nouveaux antibiotiques.
Antibiorésistance : la plus grande menace santé identifiée
L’antibiorésistance, c’est-à-dire le phénomène des bactéries qui deviennent résistantes aux antibiotiques, augmente d’année en année, et inquiète les professionnels de santé, et notamment l’Organisation mondiale de la Santé.
Cette dernière étudie de près ce problème et lance régulièrement des alertes pour inciter les gouvernements du monde entier à prendre la menace au sérieux et à agir. Chaque année, en Europe, 33 000 malades meurent d’infections courantes que l’on sait normalement soigner, mais qui sont devenues résistantes aux antibiotiques. Aux États-Unis, on compte 35 000 décès.
Pour Peter Beyer, du Département des Médicaments essentiels de l’OMS : « C’est l’une des plus grandes menaces pour la santé que nous ayons identifiées ». Il explique également : « Nous voyons que cela se propage et que nous sommes à court d’antibiotiques efficaces contre ces bactéries résistantes ».
Un besoin accru de nouveaux antibiotiques
L’Organisation mondiale de la Santé souhaite inciter les gouvernements et les laboratoires à faire des recherches sur de nouveaux types d’antibiotiques. Tedros Adhanom Ghebreyesus, directeur de l’OMS, souligne à ce propos : « Jamais la menace de la résistance aux antimicrobiens n’a été aussi immédiate et le besoin de solutions plus urgent. » Il explique également : « De nombreuses initiatives sont en cours pour réduire la résistance, mais nous avons aussi besoin que les pays et l’industrie pharmaceutique s’impliquent davantage et apportent des fonds durables et de nouveaux médicaments innovants ».
En effet, si prochainement 50 nouveaux antibiotiques vont bientôt faire leur apparition sur le marché, ils : « apportent peu d’avantages par rapport aux traitements existants et seulement deux ciblent les bactéries les plus résistantes ». De plus, les autres innovations attendues pour lutter contre les bactéries ne seront disponibles que d’ici une dizaine d’années.