Qu’il s’agisse de l’incidence ou des taux de mortalité, l’augmentation de certains cancers chez la femme interroge sur les causes et les réponses à apporter pour lutter contre ces pathologies.
Cancers : des chiffres en augmentation chez les femmes
Les données du rapport d’estimation de l’incidence et de la mortalité par cancer en France, publié par l’Institut national du cancer, le réseau des registres des cancers Francim, Santé publique France et le service de Biostatistique-Bioinformatique des Hospices Civils de Lyon, permettent d’obtenir des informations précises sur l’évolution des cancers.
Ainsi, on a pu se rendre compte qu’aujourd’hui l’écart, tous cancers confondus, entre les femmes et les hommes se réduit, au désavantage de ces dernières. Sur 382 000 nouveaux cas de cancer (2018), 54 % ont été détectés chez l’homme pour 46 % chez la femme. Le nombre de décès par cancer est, quant à lui, de 157 400 (57 % chez l’homme et 43 % chez la femme).
L’incidence reste donc stable chez les hommes avec une augmentation de 0,1 % par an tandis que chez la femme, elle s’accroît de 1,1 % par an. La mortalité, quant à elle, diminue chez l’homme de 1,8 % par an et de seulement 0,8 % chez la femme.
Le cancer du poumon en forte croissance chez les femmes
Concernant les femmes, c’est le cancer du poumon qui connaît la plus forte augmentation avec une incidence de +5,3 % par an et une mortalité de +3,5 % par an. Cette forte croissance est directement liée au tabagisme.
D’autres types de cancers se développent aussi de manière plus importante chez la femme ces dernières années. C’est le cas du cancer du pancréas qui connaît une incidence de +3,8 % par an chez la femme et de +2,7 % par an chez l’homme, avec une hausse de la mortalité de +1,2% par an chez la femme. Le cancer de l’anus, souvent lié au papillomavirus humain (HPV), est en augmentation chez les femmes de 50 à 60 ans. C’est également le cas du cancer du col de l’utérus, alors qu’il est globalement en baisse pour les autres tranches d’âge (-1,8 % par an). La cause la plus probable serait des comportements sexuels plus à risque pour cette génération, amenant des infections par HPV.
En parallèle, d’autres cancers sont en baisse chez la femme comme, par exemple, le cancer du sein. Prévention et diagnostics précoces en sont l’une des causes. Ces différentes données, concernant l’évolution de certains cancers chez les femmes, doivent donc alerter les autorités sanitaires. Elles sont un atout pour améliorer les actions de prévention, le dépistage et les diagnostics précoces, mais aussi pour faire évoluer les pratiques médicales.