Le plastique n’entraîne pas seulement une pollution au niveau environnemental. En effet, il a aussi de graves conséquences sur la santé. De plus, les dépenses de soins qui lui sont imputées se comptent en billions de dollars à travers le monde.
Le plastique, cause directe de nombreuses maladies
Le plastique a une incidence importante sur la santé. Pour la majorité de la population, il peut être inhalé via des microplastiques provenant des vêtements et des objets. Il peut également être ingéré à travers l’alimentation et l’eau. Pour une minorité, c’est en travaillant dans l’industrie du plastique ou en vivant près d’une usine que les effets néfastes se font ressentir.
Ainsi, une étude menée par le Centre scientifique de Monaco, la Fondation Minderoo et le Boston College rappelle qu’à toutes les étapes de vie du plastique, celui-ci a des conséquences sur la santé.
En effet, au cours de son processus de fabrication, les risques de leucémie, de cancers du cerveau et du sein, de lymphome, de lésions neurotoxiques, d’angiosarcome hépatique, de mésothéliome et de diminution de la fertilité sont plus importants pour les travailleurs. Les employés de l’industrie textile ou d’usines de recyclage de plastique connaissent aussi des taux plus élevés de certaines maladies. Enfin, selon l’étude, les habitants proches des usines sont exposés : « à des risques accrus de naissance prématurée, de faible poids à la naissance, d’asthme, de leucémie infantile, de maladie cardiovasculaire, de maladie pulmonaire obstructive chronique et de cancer du poumon ».
Une fois les produits en plastique terminés, ils continuent d’être la cause de maladies pour les utilisateurs. Certaines des substances chimiques qui les composent sont connues pour : « augmenter le risque de fausse couche, d’obésité, de maladie cardiovasculaire et de cancer ». Elles ont également des conséquences sur la déficience intellectuelle et la perte de QI. De plus, leur dégradation dans l’environnement est un facteur de risque supplémentaire pour la santé.
Des dépenses excessives en matière de santé
Toutes ces maladies engendrent, à travers le monde, des coûts financiers très importants. L’étude souligne, par exemple, qu’en 2015, le simple processus de fabrication du plastique a généré des dépenses en santé de plus de 250 milliards de dollars dans le monde.
Aux États-Unis, l’étude indique, qu’en 2015, les : « coûts liés aux maladies et aux invalidités causées par les produits chimiques associés au plastique PBDE, BPA et DEHP dépassaient les 920 milliards de dollars ».
Les émissions de gaz à effet de serre engendrées par l’industrie du plastique sont également un véritable problème. Selon la mesure du coût social du carbone, elles entraînent plus de 341 milliards de dollars de dépense, par an.
Ce sont annuellement des billions de dollars qui sont dépensés, dans le monde, pour soigner les maladies liées au plastique.
Surveillance des plastiques et indemnisations
Une meilleure régulation du plastique semble donc être une nécessité en matière de santé publique. Elle concerne l’obligation de mieux connaître la composition et la toxicité potentielle des produits chimiques et le contrôle des plastiques. De ce fait, les auteurs de l’étude, demandent que : « tous les polymères et produits chimiques soient soumis à des tests de toxicité avant d’entrer sur les marchés, ainsi qu’à une surveillance post-commercialisation ».
Enfin, une participation financière de l’industrie du plastique pourrait aussi être une piste. En effet, il faut rappeler que les coûts liés aux maladies dues au plastique sont assumés par les États. L’industrie ne participe pas aux dépenses de santé. C’est ce qu’indique le docteur Philip Landrigan, directeur de l’Observatoire mondial sur la santé planétaire au Boston College. Il souligne qu’il s’agit d’: « une situation d’autant plus problématique que les frais de santé qui découlent de tout ça ne leur sont pas imputés. Ils sont assumés par les citoyens, les contribuables et les gouvernements sans indemnisation ».