Des scientifiques français ont découvert, pour la première fois, une espèce inconnue de circovirus. Touchant habituellement les animaux, elle a été décelée chez un être humain. Cette découverte a permis de mettre en place un nouveau test de diagnostic pour les patients atteints d’une hépatite inexpliquée.
Human Circovirus 1 : Identification du premier circovirus chez l’homme
Des chercheurs de l’Institut Pasteur, de l’hôpital Necker-Enfants malades AP-HP, de l’Inserm au sein de l’Institut Imagine, d’Université Paris Cité et de l’École nationale vétérinaire d’Alfort ont fait une découverte conjointe. En effet, ils ont identifié le premier circovirus chez l’homme, lié à une hépatite. Ce circovirus, baptisé temporairement Human Circovirus 1 (HCirV-1), a fait l’objet d’une publication dans la revue Emerging Infectious Diseases.
Habituellement, les circovirus sont des « petits virus à ADN très résistants » touchant les animaux, comme l’indique l’Institut Pasteur. Pourtant, ici, il a été identifié chez une patiente de 61 ans atteinte d’une hépatite d’origine inconnue.
Marc Eloit, l’un des auteurs de l’étude, responsable du laboratoire Découverte de pathogènes à l’Institut Pasteur et Professeur de virologie à l’École nationale vétérinaire d’Alfort, explique à son propos : « La patiente avait une hépatite chronique inexpliquée, avec peu de symptômes. Elle avait été doublement greffée cœur et poumons 17 ans plus tôt, avec un suivi très régulier. Nous avons pu avoir accès à de nombreux échantillons sur plusieurs années, ce qui nous a permis d’identifier ce nouveau virus, qui était pour le moins inattendu ».
Pour permettre cette identification, les chercheurs ont réalisé des analyses par séquençage des échantillons de la patiente. Pour cela, ils ont fait appel à des technologies de séquençage de pointe et à des algorithmes informatiques.
Un nouvel outil de diagnostic pour les hépatites d’origine inconnue
Après l’identification de ce circovirus chez la patiente, un traitement antiviral a pu lui être administré. Le niveau des enzymes hépatiques revenant ainsi à la normale. Cette découverte est, aujourd’hui, considérée comme une véritable avancée pour les malades atteints d’une hépatite inexpliquée.
En effet, elle a permis la création d’un nouveau test PCR assurant un meilleur diagnostic de ce type d’hépatites. C’est ce qu’indique Anne Jamet, du service de microbiologie clinique de l’hôpital Necker-Enfants malades AP-HP, affiliée à l’Inserm, et auteure de l’étude. Elle souligne : « L’identification de ce nouveau virus pathogène pour l’homme et la mise au point d’un test réalisable par tout laboratoire hospitalier fournit un nouvel outil de diagnostic et de suivi des patients atteints d’hépatites ».
Cette découverte confirme également l’importance des analyses par séquençage. Elles permettent, comme le rapporte Marc Eloit, de découvrir des : « pathogènes nouveaux ou inattendus ». Il poursuit en soulignant : « Il est également essentiel d’avoir la capacité d’identifier un nouveau pathogène lorsqu’une infection est inexpliquée et de mettre au point un test diagnostic, car potentiellement tout nouveau cas d’infection par un pathogène émergent chez l’homme peut être témoin d’un début d’épidémie ».