Le recensement annuel des pharmaciens du 1er Janvier 2013 fait état de 73 892 salariés. Soit 767 pharmaciens de plus que l'an passé, et, en somme, la première augmentation de ce chiffre depuis 2009. Le métier est néanmoins précaire et de plus en plus de jeunes s'en détournent après leur diplôme. Que devient, alors, la profession de pharmacien ?
L'augmentation de l'âge de départ à la retraite y est pour quelque chose dans la hausse du nombre de pharmaciens. On compte -29 % de départ en retraites que l'année dernière. De plus, le nombre de radiés a également chuté. Le vieillissement de la profession est donc de plus en plus visible et accru. Les pharmaciens titulaires ont en moyenne 46 ans, et un tiers ont plus de 55 ans.
Où est donc passé la relève ? Elle se désiste. Chaque année, on compte près de 2 700 entrées en cursus de pharmacologie. Mais près de 5 % d'entre eux décident de cesser l'exercice de leur fonction au bout d'un ou deux ans. 25 % des jeunes pharmaciens ne s'inscrivent pas à l'Ordre.
Alors où s'en vont-ils ? Leur formation très large leur permet de voir vers d'autres horizons, et vers les secteurs en expansion, ce qui les détourne de la pharmacie. Les jeunes fuient vers l'agroalimentaire, les métiers de l'environnement ou de la cosmétique. Là où le métier est moins précaire.
En effet, c'est une pharmacie qui ferme tous les trois jours en France. Soit 500 fermetures en cinq ans. On compte désormais 22 706 officines en métropole et départements d'Outre-mer, ce qui fait de la France un territoire avec encore une bonne densité pharmaceutique. Les zones rurales ne sont pas désertées, et c'est tant mieux, mais cela ne saurait tarder. Car la fermeture des pharmacies va de pair avec le manque de médecins : sans docteur pour prescrire de médicaments, l'activité d'une pharmacie s'étiole peu à peu.
Le fait est que la rentabilité des pharmacies est en baisse depuis dix ans. Elle est aussi due à une baisse massive des prix qui sont imposées par l'Etat chaque année, la non-réévaluation des marges et l'augmentation des charges. La rémunération des pharmaciens n'est guère attirante non plus : à peu près 3 200€ net par mois pour le temps complet d'un titulaire. Sauf que le temps partiel et les statuts d'adjoint intérimaire prédominent aujourd'hui chez les jeunes. De quoi les décourager un peu plus.
Pourtant, un rapport de l'Inspection générale des finances et des affaires sociales datant de 2012 pointait du doigt des pharmaciens trop bien rémunérés et une prolifération des pharmacies. Le rapport préconisait la restriction de leur nombre de 10 % pour 2017 et une réduction de leurs marges de 150 millions d'euros.
A l'heure d'un vieillissement accéléré de la population Française d'ici 2020, le manque de médecins, et de fait la fermeture des pharmacies, devraient constituer une alerte pour les pouvoirs publics. Le métier se renouvelle, et inclus désormais de plus en plus d'accompagnement médical. Mais ce ne sera peut-être pas assez pour séduire à nouveau les jeunes.
J”ai relevé une erreur dans l”article ce ne sont plus 2700 étudiants qui entrent dans le cursus mais 3090 depuis 2008. ( http://www.remede.org/pcep1/numerus-clausus-pcep1.html )rnSous l”influence des pharmaciens titulaire l”Etat à décidé de relever le chiffre aggravant par ce biais la situation décrite dans l”article.rnrn A mon sens tout cela relève d”une volonté de précarisation des jeunes afin de faire baisser les salaires des pharmaciens salariés.rn