Le gouvernement a annoncé que sept nouvelles entreprises bénéficieront de financements publics pour fabriquer les médicaments sur le sol français. Cet investissement s’inscrit dans le cadre de la relocalisation de la production pharmaceutique tricolore annoncée en 2023. Il doit permettre à l’Hexagone de gagner sa souveraineté sanitaire.
De l’argent pour permettre à sept industriels de produire davantage de médicaments en France
Sept nouvelles entreprises vont bénéficier de financements publics, pour relocaliser leur production de médicaments sur le sol français. C’est l’annonce faite le lundi 6 janvier par Catherine Vautrin, ministre du Travail, de la Santé, des Solidarités et des Familles ; Eric Lombard, ministre de l’Economie, des Finances et de la Souveraineté industrielle et numérique ; Yannick Neuder, ministre de la Santé et de l’Accès aux Soins et Marc Ferracci ministre de l’Industrie et de l’Energie, avec Bruno Bonnell, secrétaire général pour l’investissement, en charge de France 2030.
Isophène à Toulouse recevra 14 millions d’euros
Parmi les sept nouvelles entreprises retenues figure la société toulousaine Isophène, qui produit le principe actif du paracétamol, jusqu’à présent fabriqué massivement en Asie. Elle recevra de l’Etat 14 millions d’euros. En retour, l’entreprise devra produire en France son principe actif grâce à un procédé innovant réduisant les coûts, déchets et impacts environnementaux. Le gouvernement attend d’elle qu’elle réponde à 38 % de la consommation française de paracétamol.
Zach System et Delpharm Lille dans le rang
On trouve aussi dans la liste le site de chimie fine Zach System, basé à Avrillé (Maine-et-Loire). Celui-ci bénéficiera d’un investissement de 48,7 millions d’euros pour augmenter ses capacités de production de principes actifs (API). Il y a en outre Delpharm Lille, une société implantée à Lys-lez-Lannoy, dans les Hauts-de-France. Elle est spécialisée dans les produits oncologiques, pour le diagnostic et le traitement des cancers.
Un autre site de Delpharm à Tours concerné par le plan de financement des médicaments
Delpharm Lille sera dotée d’une enveloppe de 13,7 millions d’euros pour doubler ses capacités de production de médicaments oncologiques. Les autres entreprises bénéficiaires des fonds publics sont : AdhexPharma (Chenôve, Bourgogne-Franche-Comté), Benta Lyon (Saint-Genis-Laval, Auvergne-Rhône-Alpes), NextPharma (Limay, Île-de-France) et Delpharm Tours (Chambray-lès-Tours, Centre-Val de Loire).
800 millions d’euros pour la santé dans le cadre de France Relance et de France 2030
Ces nouveaux projets s’ajoutent aux 7 premiers dont le soutien par France 2030 avait été annoncé par le Président de la République en juin 2023. Au total, l’Etat décaissera près de 50 millions de soutien public pour ces 14 projets, afin de concrétiser près de 300 millions d’euros d’investissements industriels. Grâce à ce financement, il souhaite renforcer la production de 42 médicaments essentiels, dont l’approvisionnement dépend aujourd’hui d’importations de pays en dehors de l’Europe. Au total 800 millions d’euros sont fléchés vers la santé dans le cadre de France Relance et de France 2030, pour 1,7 milliard d’euros d’investissements productifs.
La production de médicaments relève de la souveraineté sanitaire
Selon le ministre de l’Industrie et de l’Énergie Marc Ferracci « il s’agit de donner à nos industriels la capacité de se battre à armes égales avec leurs concurrents extra-européens. ». Eric Lombard, ministre de l’Economie et des Finances, abonde dans ce sens en affirmant que « la relocalisation de la production des médicaments essentiels en France et plus généralement en Europe constitue un double enjeu de souveraineté industrielle et sanitaire ». Mais il va falloir en faire davantage pour atteindre les objectifs fixés.