Le Dr Le Scouarnec est jugé depuis ce lundi pour près de 300 viols et agressions sexuelles commis entre 1989 et 2014 dans le Morbihan. Le chirurgien a reconnu son implication dans la plupart des faits. Il encourt jusqu’à 20 ans de réclusion criminelle.
Depuis ce lundi 24 février, le Dr Joël Le Scouarnec est jugé devant la cour criminelle du Morbihan, à Vannes, pour 299 viols et agressions sexuelles commis entre 1989 et 2014. Ce procès hors-normes, le plus important de France pour pédophilie, devra se tenir pendant quatre mois, jusqu’au 6 juin, jour prévu du verdict. Le chirurgien encourt 20 ans de prison pour les faits qu’on lui reproche. Il a reconnu son implication pour la plupart.
Le Scouarnec déjà condamné en 2020
Joël Le Scouarnec avait déjà été condamné à 15 ans de réclusion criminelle en 2020 pour les viols et agressions sexuelles de sa voisine, de ses deux nièces et d’une patiente alors âgée de 4 ans. Il avait été arrêté trois ans plus tôt après que la mère de sa petite voisine de 6 ans a porté plainte à la gendarmerie de Jonzac, en Charente-Maritime. La dame a déclaré que sa fille lui a confié que leur voisin s’était masturbé devant elle et lui avait descendu la culotte.
Le Scouarnec aurait pu être arrêté depuis bien longtemps
Le médecin, alors âgé de 67 ans, a reconnu s’être exhibé devant la fillette mais nie le viol. Il avait quand même été placé en garde à vue, puis écroué, avant sa condamnation en 2020. Pour les avocats des victimes et les associations, qui ont également porté plainte contre l’Ordre des médecins du Morbihan pour n’avoir pas pris des mesures, Joël Le Scouarnec aurait pu être arrêté depuis bien longtemps. En effet, le praticien avait été condamné en 2005 à quatre mois de prison avec sursis pour détention d’images pédopornographiques. Mais le corps médical n’avait pris aucune mesure pour encadrer son exercice.
Le FBI avait alerté les autorités françaises dès 2004
En 2004 déjà, le FBI avait transmis aux autorités françaises une liste de ses citoyens ayant visité un site pédopornographique basé aux Etats-Unis. Le nom de Le Scouarnec y figurait, grâce aux coordonnées de sa carte bancaire. Cette même année, la gendarmerie avait convoqué le chirurgien. Celui-ci ne nia pas les faits mais les minimisa. Le père de famille (trois enfants) raconta être tombé dans la dépression et la solitude après que sa femme a quitté la maison quelques mois auparavant.
Le Scouarne racontait dans le détail ses viols et agressions sexuelles dans un fichier informatique
En 2006, des investigations sommaires avaient été menées au domicile de Le Scouarne, mais pas à son bureau, où se trouvaient ses disques durs compromettants. Les gendarmes ont finalement mis la main sur ce matériel lors de son arrestation en 2017. Ils ont découvert de longues listes de noms de patients, mineurs pour la plupart, et des descriptions de sévices sexuelles. Les gendarmes ont également trouvé des milliers de pages racontant en détail des viols et agressions sexuelles au sein même de l’hôpital, sous couvert de gestes médicaux.
Un verdict attendu le 6 juin
L’audience de lundi concernait uniquement des aspects techniques du procès. Celle de ce mardi sera consacrée à la personnalité de l’accusé. Le procès suivra ensuite son cours sur quatre mois. Selon le calendrier transmis à la presse, les plaidoiries de la soixantaine d’avocats des parties civiles interviendront du 22 au 28 mai et les réquisitions le 2 juin. Le lendemain, les avocats de la défense seront invités à prendre la parole. À partir du 4 juin, la cour devrait se retirer pour revenir rendre le verdict le 6 juin.