Face aux pertes enregistrées ces deux dernières années, Moderna opte pour la diversification de son portefeuille. Réputé pour son vaccin révolutionnaire à ARNm contre la COVID-19, le géant pharmaceutique souhaite aussi se concentrer sur les vaccins contre le cancer et l’expansion du RSV. Pour exprimer leur confiance en cette orientation, ses dirigeants ont effectué des achats importants d’actions de la société.
Ces deux dernières années, le géant pharmaceutique américain Moderna a enregistré de mauvaises performances sur le marché. Après avoir subi 66% de pertes en 2023, il a déjà concédé jusqu’à 26 % de sa valeur depuis le début de 2025.
Au-delà de Moderna, tout le secteur pharmaceutique accuse le coup
La mauvaise situation financière de Moderna est liée à la réduction globale des sources de revenus après la pandémie de COVID-19. Mais c’est l’ensemble du secteur pharmaceutique qui accuse le coup depuis la fin de la pandémie. Pfizer, notamment, recule sur le marché américain, et Novo Nordisk ne se retrouve plus dans ses comptes. Dans cette période de transition cruciale, les entreprises ont évidemment besoin de trouver de nouvelles sources de revenus, hors ventes de vaccins contre le coronavirus.
Plus d’efforts sur le développement des traitements contre le cancer
Réputé pour son vaccin révolutionnaire à ARNm contre la COVID-19, Moderna se concentre aussi désormais sur le développement des traitements contre le cancer et l’expansion du RSV. Le Respiratory Syncitial Virus ou RSV, appelé en français virus respiratoire syncytial ou Orthopneumovirus hominis, est la cause la plus fréquente d’infections respiratoires. Très contagieux, ce virus infecte principalement les plus jeunes.
Le vaccin personnalisé de Moderna contre le cancer disponible d’ici 2027
Moderna mise beaucoup sur son vaccin personnalisé contre le cancer, développé en collaboration avec Merck & Co. Ce traitement devrait être disponible d’ici 2027, après des résultats prometteurs d’essais cliniques de phase avancée axés sur le cancer de la peau. Ces expérimentations ont démontré une réduction de 50 % du risque de décès ou de récidive lorsque le vaccin est associé au Keytruda de Merck. Les investisseurs voient dans ce traitement un moteur de revenus essentiel, capable de compenser la baisse prévue des ventes de vaccins contre la COVID-19.
Approbation en attente pour l’extension du vaccin VRS aux plus jeunes
Le vaccin contre le VRS, lui, a été approuvé l’année dernière pour les personnes âgées de 60 ans et plus. Moderna travaille activement à étendre son autorisation aux personnes âgées de 18 à 59 ans qui présentent un risque élevé. Le Comité consultatif sur les pratiques d’immunisation (ACIP), qui devait discuter de recommandations plus larges, a repoussé l’autorisation potentielle au mois de juin. Malgré cette décision, Moderna reste optimiste quant au potentiel de son produit.
Les dirigeants de Moderna achètent des actions et rassurent le marché
Confiant en la stratégie de leur groupe, le PDG de Moderna, Stéphane Bancel, et le directeur Paul Sagan ont effectué des achats importants d’actions de la société. M. Bancel a acquis des actions d’une valeur d’environ 5 millions de dollars, et M. Sagan environ 1 million de dollars. Ces achats d’actions ont suscité une réaction positive des investisseurs et du marché, avec une hausse du cours de l’entreprise. Ces manœuvres ont eu lieu alors qu’un tribunal allemand donnait raison à Moderna face au fabricant de vaccins BioNTech, basé à Mayence, et son partenaire américain Pfizer accusés de violation de brevet sur le vaccin contre la Covid-19.