Pour prévenir les risques psychosociaux tels que le stress ou les suicides au travail, nombreuses sont les entreprises qui ont mis en place une cellule d’écoute (numéro vert). Si le salarié peut, en tout anonymat, déverser son mal-être à un psychologue extérieur à son lieu de travail, il reste que ce service reste un outil de prévention insuffisant.
Psya, Stimulus ou encore Pros-Consulte, sont quelques-uns des cabinets auxquels font appel les entreprises pour permettre à leurs salariés en souffrance de parler à un psychologue extérieur.
Une fois le numéro vert composé, les professionnels à l’autre bout du fil – une dizaine mobilisés pour une centaine d’entreprises- consacrent 30 à 45 minutes à leur interlocuteur et finissent par l’orienter, si besoin, vers une autorité compétente à même de lui assurer le suivi adapté.
Un « manque de reconnaissance au travail »
Selon Maria Ouazzani, psychologue pour le cabinet Psya, les thèmes récurrents sont les « problèmes relationnels avec la hiérarchie ou les pairs », un « manque de reconnaissance au travail » ou encore une surcharge de travail.
Si ce dispositif « à la fois neutre, extérieur, anonyme, bienveillant » « permet au salarié de trouver une écoute qu’il ne peut pas trouver en interne » selon David Mahé, à la tête du cabinet de prévention Stimulus, il demeure un outil de prévention insuffisant au sens du directeur du cabinet Technologia, Jean-Claude Delgènes : « Le problème, c'est que comme c'est facile, comme c'est visible, ça sert souvent malheureusement de vitrine, de stratégie unique en matière de prévention », regrette-t-il. Et d’ajouter qu’ « il y a peu d’appels », de l’ordre de 1 à 2% des effectifs d’une entreprise.
Je trouve que ce soutien par téléphone est importante mais ce n”est que le premier pas vers la résolution du problème relationnel. C”est vrai qu”exprimer ses émotions négatives par la parole libère la tension intérieure. Mais pour régler le problème, il faut faire le pas suivant: l”analyse du problème. Et là, 45 minutes ne sont pas suffisantes.