Dans un communiqué de presse publié le 5 mars sur son compte X (ex-Twitter), l’ancienne députée européenne Anne-Sophie Pelletier a annoncé lancer une association antitabac, nommée SANITAS, pour participer aux révisions des deux directives relatives au tabac : la directive 2011/64/UE sur la taxation du tabac (TTD) et la directive 2014/40/UE dite Tobacco Products Directive (TPD).
La révision de ces deux textes, attendue pour l’année 2025, est une exigence de longue date d’une partie de la classe politique européenne et des militants de lutte contre le tabac, alors que l’Union européenne s’est fixé l’objectif ambitieux d’atteindre la première « Génération sans tabac » en 2040, correspondant à une prévalence d’environ 5 % de fumeurs. La révision de la TTD était ainsi attendue depuis décembre 2022, tandis que celle de la TDP est bloquée de 2019, malgré les engagements d’Ursula von der Leyen, Présidente de la Commission européenne. La conséquence d’un lobbying actif des industriels du tabac, selon plusieurs associations et acteurs politiques européens.
Anne-Sophie Pelletier avait déjà fait parler d’elle dans le domaine de la lutte contre l’influence des lobbys du tabac dans les institutions européennes. En mai 2024, elle a ainsi publié un Livre Blanc, rédigé avec les anciens députés européens Michère Rivasi et Pierre Larrouturou et soutenu par le Groupe de Recherche sur le Contrôle du Tabac de l’Université de Bath, et des ONGs, notamment Alliance Contre le Tabac (ACT) et Smoke Free Partnership (SFP).
« Rédigé en anglais et en français, le Livre Blanc du Groupe de travail parlementaire sur le tabac formule des propositions innovantes sur le lobbying de l’industrie du tabac, sur la lutte contre le commerce parallèle, sur les nouveaux produits du tabac ou encore sur la protection de l’environnement destinées à alimenter les travaux des nouveaux députés européens, et à contrer à l’avance le lobbying des majors du tabac », explique Anne-Sophie Pelletier. Si elle n’est plus assise sur les bancs de Bruxelles, l’ancienne eurodéputée semble en tout cas vouloir continuer à peser sur la politique européenne.