Alors que le Sénat doit adopter, aujourd’hui, le projet de loi santé proposé par Agnès Buzyn, ministre de la Santé, une grève générale des hôpitaux a lieu sur tout le territoire.
Un projet de loi inadapté aux réalités des hôpitaux ?
Depuis plusieurs mois, de nombreux services d’urgence sont en grève, mais le mouvement semble se développer suite à l’appel à la grève générale de plusieurs syndicats. Les représentants des professionnels de santé hospitaliers estiment, en effet, que la loi santé, telle qu’elle va être adoptée, ne modifiera pas le quotidien difficile vécu dans les hôpitaux.
Ils souhaitent obtenir une hausse importante des effectifs, jusqu’à 100 000 personnes supplémentaires. Ils veulent également une hausse des salaires, mais le projet de loi santé ne répond pas à leurs revendications.
Lutter contre la désertification médicale
Le problème de la désertification médicale est aussi soulevé par le projet de loi santé. En effet, pour Agnès Buzyn améliorer : « l’accueil en ville en amont des urgences » est une priorité qui doit permettre de désengorger les services des urgences. Le projet de loi se concentre donc, selon la ministre de la Santé, sur l’amélioration de l’accès à la santé sur tout le territoire. Pour Agnès Buzyn : « Nous n’avons pas le choix, il faut répondre à l’urgence dans des territoires qui se sentent abandonnés ».
Réforme des études de santé avec la suppression du numerus clausus, labellisation de plus de 500 hôpitaux de proximité, régularisation de médecins étrangers, accès facilité aux données de santé, création d’un espace numérique de santé… sont quelques-uns des autres volets du projet de la loi santé.
Les mesures ajoutées par le Sénat
De plus, le Sénat a également ajouté des mesures comme celle concernant l’année pratique en autonomie pour les étudiants en 3e cycle de médecine générale. Elle doit s’effectuer en cabinet ou en maison de santé, de préférence dans les zones manquant de médecins. Cette mesure est contestée par les syndicats d’internes qui estiment que le Sénat : « préconise de brader la formation des médecins ! ».
Le Sénat a aussi donné son accord pour la mise en place d’une exonération de cotisations sociales afin de favoriser l’installation rapide des jeunes médecins. Enfin, il a adopté un article supplémentaire pour allonger de deux semaines les délais de l’IVG, mais la droite a demandé un nouveau vote sur cette mesure.