Agnès Buzyn vient d’être nommée ministre des Solidarités et de la Santé. Cette médecin, à la carrière exemplaire et directement sortie de la société civile, va maintenant devoir faire ses preuves.
Un parcours professionnel sans faute !
Comme promis par Emmanuel Macron, le poste de ministre de la Santé sera bien occupé par un médecin. On vient, en effet, d’apprendre la nomination d’Agnès Buzyn à ce poste, dont la carrière semble sans accroc.
Interne des Hôpitaux de Paris, elle travaille pendant près de 20 ans à l’université Paris V-Hôpital Necker. Elle y est responsable de l’unité de soins intensifs d’hématologie adulte et de greffe de moelle. Sa carrière se poursuit ensuite, de 2011 à 2016, lorsqu’elle devient présidente de l’Institut national du cancer (Inca). Puis en 2016, elle se retrouve à la tête de la Haute autorité de santé. En parallèle, Agnès Buzyn a également tenu la présidence du Conseil d’administration de radioprotection et de la sûreté nucléaire (IRSN) pendant cinq ans, de 2008 à 2013.
La question des lobbys…
Malgré ce CV parfait, la nomination d’Agnès Buzyn au poste de ministre des Solidarités et de la Santé fait grincer des dents. Ce sont ses positions sur les liens entre les laboratoires pharmaceutiques et les experts institutionnels qui posent problème.
En effet, lors d’une réunion organisée par un cabinet de lobbying, spécialisé dans le secteur de la santé, la ministre a tenu des propos peu ambigus à ce sujet : « L’industrie pharmaceutique joue son rôle, et je n’ai jamais crié avec les loups sur cette industrie. Il faut expliquer que vouloir des experts sans aucun lien avec l’industrie pharmaceutique pose la question de la compétence des experts ». À l’époque, plusieurs personnes, comme Irène Frachon dans Mediapart, se sont alors inquiétées et ont soulevé le problème des risques de conflits d’intérêts.
Mais on peut aussi retenir d’autres actions menées de front contre certains lobbys en France, comme celui des assureurs. Agnès Buzyn fait, en effet, partie de ceux qui ont défendu et obtenu le droit à l’oubli. Celui-ci permet, dans certains cas, de ne pas déclarer à son assureur des pathologies comme le cancer pour éviter de payer des majorations.
Elle s’est également insurgée contre un amendement de la loi Macron assouplissant la loi Evin. À ce propos, elle a pu témoigner dans le journal La Croix en indiquant : « Je suis profondément atterrée par cette initiative de certains parlementaires qui obéissent à des lobbys très puissants et très bien installés en France, ceux des producteurs de vin ».
Aujourd’hui, elle doit s’atteler aux nombreux chantiers inclus dans le programme d’Emmanuel Macron comme la prise en charge des prothèses dentaires et des lunettes, mais aussi les questions épineuses concernant les comptes de la sécurité sociale et le système de retraite.