Dans une interview pour l’Express.fr, Pascal Jannot, président de la Maison des Aidants, explique que le soutien d’un proche malade ou handicapé comporte des risques pour sa propre santé. En France, ils sont neuf millions de personnes à accompagner un proche en moyenne cinq heures par jour et cela gratuitement.
Ceux qui aident trop souvent oubliés
Qu’ils le veuillent ou non, aider un proche en perte d’autonomie, âgée ou handicapée, demande non seulement du temps mais aussi une force physique et mentale. Aider sans compter au détriment de sa vie sociale, de sa vie professionnelle et familiale est le lot de neuf millions de personnes en France. Ces personnes peuvent avoir des troubles du sommeil, un épuisement, être dépressif qui les mènent vers une « dégradation de leur santé ». La santé de l’autre passe avant la leur.
Ces personnes sont des « invisibles de la société ». Leur rôle les écarte souvent de la société et souvent ils manquent de temps pour exprimer leur propre détresse. Les aidants ont aussi une vie professionnelle qui leur demande du temps et de l’énergie. Ils sont « 14 % des salariés en France à être concernés. Et l’impact sur leur santé est redoutable ». Très peu de cadres dirigeants ont conscience de phénomène et de « l’impact sanitaire et social sur leur personnel ni les conséquences économiques sur leur entreprise ».
Des solutions pour les aidants
La Maison des Aidants que dirige Pascal Jannot a mis en place des « Care Management » pour les cadres dirigeants et les salariés aidants. Ils les soutiennent et leur ouvrent les yeux sur les « conséquences d’une population qui vieillit » et les demandes qui y sont liées. Le problème est que souvent même si les personnes le font naturellement, elles n’y sont pas forcément préparées et risquent de commettre des maladresses ou de blesser l’autre. Ils font le travail de professionnels. Il est important de noter, selon Pascal Jannot, que « beaucoup pensent qu’ils vont tenir le coup sous prétexte que c’est leur devoir ». Ils se culpabilisent s’ils ne donnent pas assez de leur temps.
L’une des solutions est l’accompagnement et surtout de comprendre la démarche qu’ils entreprennent. Ils doivent aussi apprendre à déléguer. Certaines formations existent pour « apprendre aux particuliers à assumer leur rôle d’aidant sans perdre leur propre identité. Etre l'aidant d'un proche demande des compétences particulières tant sur le plan technique que psychologique. Il faut donc prendre le temps d'acquérir les bons gestes ». Les aidants aimeraient plus de reconnaissance de la société ainsi que des droits à la formation-information, des droits dans le travail et une meilleure santé. Sans eux, le maintien à domicile serai impossible.