La LMDE a publié les premiers résultats de son enquête nationale sur la santé des étudiants. Maîtrise d’un budget serré, bien-être, accès aux soins, autant de problématiques incontournables et inhérentes à la folle vie étudiante.
Une histoire d’argent …
Nous y sommes tous passés. Étudiant, synonyme de liberté, d’indépendance, de soirées, mais rime aussi avec manque d’exercice physique, malbouffe, alcool ou encore cannabis. Une enquête de la LMDE (La Mutuelle Des Étudiants) publiée mercredi 1er juillet, dresse un bilan mitigé de la santé de nos jeunes étudiants.
Cette étude permet à la LMDE d’orienter sa politique de prévention, spécifique aux étudiants. L’enquête a été réalisée auprès de 4246 étudiants affiliés. Pour comprendre avant toute chose, les problèmes d’alimentation et d’exercice physique, il faut se pencher sur la situation économique des étudiants. Ainsi, « plus de 1 étudiant sur 4 a du mal à joindre les deux bouts » – 28% des étudiants jugent leurs ressources financières « justes » et 13% déclarent y arriver « difficilement ». Un quart des étudiants déclare avoir « de réelles difficultés financières pour pouvoir faire face aux besoins de la vie quotidienne (alimentation, foyer, électricité, etc.) » à certaines périodes du mois. Une année d’étude coûte en moyenne 7750€ (moyenne du coût de la formation et coût de la vie). Pas facile de gérer son budget lorsque l’on est étudiant, d’autant plus que les ressources sont, en général, assez limitées …
Un autre point inquiétant conserve la complémentaire santé. 9% des étudiants déclarent ne bénéficier d’aucune assurance maladie complémentaire. Et la chose ne s’arrange pas avec l’âge, puisque ce chiffre grimpe à 17% pour les étudiants de 25 ans et plus. La principale raison évoquée est le « coût financier ». La santé en berne.
… et un état de santé préoccupant
Bien qu’ils soient 82% à s’estimer en bonne santé, seul un étudiant sur deux pratique une activité physique régulière, ils sont par ailleurs un tiers à ne jamais faire de sport. Constat amer également côté soins : 48% ont consulté un dentiste au cours des douze derniers mois ; 47% un gynécologue ; 32% un ophtalmologue et 20% un dermatologue. Le discours est le même, « manque de moyens financiers » ou « manque de temps ».
En outre, 28% des étudiants fument, parmi lesquels « 17% fument quotidiennement. En moyenne les fumeurs quotidiens consomment 5 cigarettes par jour. » La hausse des prix n’a eu qu’un faible impact sur leur consommation. Près de 40 % des étudiants ont déjà̀ consommé du cannabis au cours de leur vie.
Côté alcool, ces derniers ne sont pas en reste : ils sont 92% à déjà avoir consommé de l’alcool au cours de la vie, 14% en consomment « plusieurs fois par semaine », et 30% « une fois par mois. » L’alcool est synonyme de fête, convivialité, un peu plus de la moitié des étudiant déclare consommer au moins six verres d’alcool en une même occasion au cours de l’année, 33% au cours du mois, et 7% toutes les semaines.
Pour ce qui est de l’alimentation, les sondés se montrent plus sérieux. Une faible majorité affirme manger équilibré. « 56 % estiment que c’est par manque de temps. » Pour couronner le tout, le rapport se termine sur une note peu encourageante : « près de quatre étudiants sur dix (37%) seraient en état de mal-être, les jeunes femmes, étant en proportion deux fois plus nombreuses (46%) que les jeunes hommes (25%) à présenter des symptômes anxieux. »
Des chiffres inquiétants qui mèneront sans doute par la suite à des actions de prévention et de sensibilisation auprès de la population étudiante.