Une étude, menée par des chercheurs français, démontre que la consommation d’aliments de mauvaise qualité augmente le taux de mortalité. Les produits industriels ultra-transformés et néfastes pour la santé sont donc à nouveau pointés du doigt.
Alimentation : des chercheurs français sonnent l’alerte
L’Inserm, l’Inrae, la Cnam et l’Université Sorbonne Paris Nord en collaboration avec le Centre International de Recherche sur le Cancer (OMS/CIRC) viennent de publier une toute nouvelle étude concernant l’alimentation. Elle est disponible dans le British Medical Journal.
Les chercheurs de ces différents organismes se sont basés sur les données de la cohorte européenne EPIC pour aboutir à la conclusion que les aliments de mauvaise qualité augmentent la mortalité. Ainsi, les habitudes alimentaires et les causes de mortalité des 501 594 participants de cette cohorte, répartis dans 10 pays européens, ont été analysées. Les résultats indiquent que, de 1992 à 2015, 53 112 participants sont décédés de causes non-accidentelles. À cela s’ajoute que : « les participants qui consommaient en moyenne plus d’aliments avec un score FSAm-NPS plus élevé, reflétant une qualité nutritionnelle moindre […] présentaient une mortalité accrue […] »
Nutri-score : une étude valide le système
Depuis 2017, en France, les consommateurs peuvent retrouver, apposé sur certains produits alimentaires, le logo Nutri-score. Celui-ci, par le biais de lettres et de couleurs, permet de connaître facilement la qualité nutritionnelle d’un aliment. Cette qualité est définie par le score FSAm-NPS qui permet ensuite de choisir quelle note Nutri-score obtiendra le produit.
L’étude réalisée par ces chercheurs français, et qui remet en cause les aliments trop gras, trop sucrés ou trop salés, permet de valider le système de notation Nutri-score. En effet, ce sont les aliments mal notés par le score FSAm-NPS qui augmentent les risques de mortalité. C’est d’ailleurs ce qu’indiquent Mélanie Deschasaux et Mathilde Touvier, chercheuses Inserm et coordinatrices de cette étude : « Dans ce contexte, nos résultats, combinés à l’ensemble des autres résultats disponibles sur le sujet, contribuent à montrer la capacité du score FSAm-NPS et du Nutri-Score à caractériser la qualité nutritionnelle des aliments ». Elles ajoutent également que cette étude démontre : « la pertinence de l’utilisation du score FSAm-NPS et du Nutri-Score dans le cadre de politiques de santé publique visant à orienter les consommateurs vers des aliments de meilleure qualité nutritionnelle, dans une optique de prévention des maladies chroniques ».
Aujourd’hui, le système Nutri-score n’est pas obligatoire, car la législation européenne l’empêche. Les entreprises choisissent donc de l’apposer ou non sur leurs produits. En France, plus de 350 entreprises et marques ont accepté de l’utiliser en attendant que ce système soit certainement rendu obligatoire dans les prochaines années.