L’antibiorésistance est un problème de santé publique qui va en s’aggravant. Les chercheurs tentent donc de comprendre les raisons pour lesquelles certaines bactéries résistent aux antibiotiques.
Antibiorésistance : un réel danger pour l’homme
Le problème de l’antibiorésistance est connu depuis de nombreuses années. Il ne semble pas trouver de solution malgré le travail des chercheurs. Il s’agit d’un phénomène qui rend certaines bactéries résistantes aux antibiotiques annihilant ainsi leur capacité à soigner les malades. Aujourd’hui, à travers le monde, des patients meurent donc de maladies que l’on sait pourtant soigner, car les antibiotiques échouent à les guérir.
L’Organisation mondiale de la Santé (OMS) et les gouvernements tentent de lutter contre ce danger qui, pour le moment, ne connaît pas de ralentissement, bien au contraire. En France, par exemple, il existe le programme prioritaire de recherche national (PPR) Antibiorésistance, piloté par l’Inserm. L’un de ses objectifs est de comprendre pourquoi les bactéries deviennent résistantes aux antibiotiques.
Surconsommation d’antibiotiques et résistance aux antibiotiques
L’une des raisons de l’apparition du phénomène d’antibiorésistance est la surconsommation d’antibiotiques pour soigner les humains et les animaux. Ainsi, pendant des années, les antibiotiques ont été prescrits en trop grande quantité. Et ce, parfois, pour soigner des maladies ne nécessitant pas ce type de médicaments.
Il en va de même pour les animaux d’élevage. On sait, en effet, que la surconsommation d’antibiotiques chez les animaux est un facteur aggravant le problème d’antibiorésistance.
Antibiorésistance : une réponse différente in vivo et in vitro
D’autres causes sont aussi responsables de l’antibiorésistance comme le montrent les recherches actuelles. C’est le cas, par exemple, de l’étude de Bruno Fantin qui travaille sur un modèle d’infection urinaire à Escherichia coli. Il tente de comprendre pourquoi des bactéries sont sensibles à un antibiotique in vitro, mais pas in vivo.
Bruno Fantin explique à ce propos sur le site de l’Inserm : « En routine au laboratoire, la sensibilité des bactéries aux antibiotiques est évaluée dans des conditions très strictes […]. Cependant, ces conditions peuvent varier considérablement in vivo, en fonction des caractéristiques de l’infection. Et c’est sans compter les problèmes de diffusion de l’antibiotique qui peuvent limiter l’interaction entre l’antibiotique et la cellule bactérienne au sein du foyer infectieux. »
L’objectif est donc de comprendre ce qui rend l’antibiotique moins performant in vivo entraînant : « […] un risque d’échec du traitement ou de rechute ultérieure ». Et contribuant également à : « l’émergence d’antibiorésistances, par sélection de bactéries qui ont acquis des mutations ou des changements métaboliques leur permettant d’échapper à l’effet de ces médicaments. »
Ces recherches sont donc une clé pour permettre d’améliorer les traitements, mais pas seulement. Elles sont aussi essentielles pour tenter de protéger l’être humain des conséquences de l’antibiorésistance, grave problème de santé publique.