Un groupe de médecins lance une alerte concernant la consommation des antibiotiques. Celle-ci est, en effet, la cause du phénomène d’antibiorésistance.
Les antibiotiques et l’antibiorésistance
Le professeur Eric Senneville et un collectif de professionnels de la santé lancent une alerte dans les colonnes du journal Le Parisien. En effet, ils s’inquiètent tous de la surconsommation des antibiotiques, cause du phénomène d’antibiorésistance qui ne fait que croître et mettre en danger la santé humaine.
Ainsi, on sait, aujourd’hui, que certaines maladies, que l’on soignait très bien jusqu’alors, deviennent résistantes aux antibiotiques. Conséquences : des patients meurent de pathologies qui étaient sous le contrôle de la médecine. Le professeur Eric Senneville indique à ce propos : « Si la résistance aux antibiotiques continue à progresser à ce niveau d’intensité, sans autre option de soin, il y aura bientôt des infections banales que l’on ne pourra plus soigner. C’est un problème majeur, faisant chaque année des morts. Des patients décèdent non pas de la gravité de leur maladie, mais de ne pas avoir le bon traitement ».
Et il est tout à fait possible d’imaginer une épidémie mondiale importante dans les années à venir que l’on ne pourrait pas contrôler, car issue de souches résistantes aux antibiotiques !
Une consommation d’antibiotiques qui repart à la hausse
Il faut savoir que la France fait partie des mauvais élèves en matière de consommation d’antibiotiques. En effet, le pays est placé en 4e position en Europe. Autre chiffre important à retenir, l’utilisation des antibiotiques a augmenté de 9 % en 10 ans. Et cette consommation semble repartir à la hausse au lieu de baisser.
À qui la faute ? Plusieurs campagnes de sensibilisation ont pourtant été lancées, mais sans succès… Les médecins prescrivant toujours trop d’antibiotiques et les patients en réclamant encore plus.
L’élevage également pointé du doigt
Mais la consommation des antibiotiques liée à la santé n’est pas le seul problème. En effet, on sait également que l’industrie de l’élevage utilise énormément d’antibiotiques pour éviter que certaines maladies ne se propagent dans les troupeaux. Des éleveurs vont même jusqu’à anticiper en injectant des antibiotiques à leurs animaux sans que ceux-ci ne soient malades. Enfin, les antibiotiques sont utilisés pour favoriser la croissance des animaux.
L’utilisation des antibiotiques au sein des élevages est, d’ailleurs, un problème qui inquiète au plus haut point, incitant l’OMS (Organisation mondiale de la Santé) à tirer la sonnette d’alarme à ce propos.
Si la consommation d’antibiotique augmente en médecine humaine, il est faux de d’écrire que c’est aussi le cas en médecine vétérinaire, Voir le bilan 2017 du plan Ecoantibio disponible sur agriculture.gouv.fr;
Les données transmises récemment par l’ANSES montrent une baisse de l’exposition des animaux aux antibiotiques de 37% sur la période 2012-2016 pour un objectif initial de -25%. La baisse est encore plus marquée pour les antibiotiques critiques, qui font l’objet depuis 2016 de restrictions réglementaires pour leur prescription, avec -75% pour les fluoroquinolones et -81% pour les céphalosporines de dernières générations.
Les vétérinaires et les éleveurs ont pris conscience du risque antibiorésistance, au médecins maintenant de diminuer leur prescriptions antibiotiques.