Il existe plusieurs symptômes qui permettent d’identifier la maladie d’Alzheimer, l’apathie en est un. Pourtant, il s’agit souvent d’un signe méconnu ou ignoré.
De nombreux malades d’Alzheimer touchés par l’apathie
Perte de mémoire, dépression, désorientation dans l’espace et le temps… sont des symptômes assez connus de la maladie d’Alzheimer. L’apathie en est un autre. Il touche de nombreux malades d’Alzheimer, mais reste souvent un symptôme peu pris en compte.
Une équipe de chercheurs de l’université d’Exeter, au Royaume-Uni, qui a travaillé sur Alzheimer, souhaite donc alerter sur ce sujet. Clive Ballard, l’un des co-auteurs de cette étude, indique à ce propos : « L’apathie est souvent ignorée, car elle est moins perturbatrice que des symptômes comme l’agressivité ou la désorientation, mais elle a des conséquences dévastatrices sur la qualité de vie des patients ». En effet, l’apathie entraîne un manque d’activités qui aggrave les effets de la démence due à Alzheimer.
De plus, les chercheurs soulignent également : « L’apathie est un symptôme de la démence sous-étudié et souvent ignoré. On peut l’ignorer, car les personnes apathiques semblent moins perturbantes […]. Nous savons que les taux de mortalité sont plus élevés chez les personnes apathiques. Il est maintenant temps que ce symptôme soit reconnu et priorisé dans la recherche ». Il s’agit donc d’un symptôme qui doit être pris au sérieux, d’autant qu’il touche de nombreux malades.
Effectivement, c’est ce que montrent les résultats de leur étude qui a permis d’analyser les données de 4 320 personnes touchées par la maladie d’Alzheimer et issues de 20 cohortes différentes. Au total, 45 % des malades présentaient une apathie au commencement de l’étude et 20 %, d’entre eux, subissaient une apathie persistante dans le temps.
Il faut aussi savoir que le symptôme de l’apathie est souvent confondu avec celui de la dépression qui touche également les malades souffrant d’Alzheimer. Il est pourtant important de faire la différence entre les deux afin de proposer des traitements adaptés aux patients. Pour les chercheurs de l’université d’Exeter, il est, par exemple, nécessaire de favoriser le développement d’activités sociales et la motivation personnelle pour lutter le plus efficacement possible contre l’apathie.