En Afrique, l’artemisia est une plante qui fait beaucoup parler d’elle ces dernières années. En effet, elle constituerait la base d’un traitement miracle contre le paludisme. Une idée contredite par l’Organisation mondiale de la Santé qui alerte sur les dangers d’un tel traitement.
L’artemisia : des effets secondaires dangereux
Ainsi, face à la prolifération des faiseurs de miracles, en Afrique, qui affirment que des remèdes à base d’artemisia sont efficaces contre le paludisme, l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) réagit.
En effet, pour l’organisme, l’utilisation de cette plante ne garantit pas la guérison des patients, elle ne peut pas non plus être utilisée dans le cadre de la prévention. Elle pourrait même s’avérer dangereuse, à trop haute dose, à cause de certains effets secondaires. Et, bien entendu, elle diminue l’efficacité des campagnes de prévention qui privilégient d’informer la population sur les bons gestes à suivre : éviter les retenues d’eau, utiliser des moustiquaires, se soigner avec un traitement prescrit par un médecin…
Il faut savoir que la molécule d’artémisinine, l’un des composés des médicaments antipaludéens, n’est contenue que dans l’une des variétés d’artemisia. De plus : « c’est son association avec d’autres molécules qui est nécessaire pour soigner efficacement la maladie en retardant l’apparition de résistances » comme l’indique le professeur Sandrine Houzé, parasitologue à l’hôpital Bichat.
Une forte consommation de tisane d’artemisia peut également avoir des effets secondaires sur les patients et notamment les enfants, pouvant aller jusqu’à l’atteinte du système nerveux comme le souligne l’Académie de médecine. Enfin, selon l’OMS, son utilisation peut favoriser l’émergence de souches de parasites résistantes.
L’accroissement des producteurs d’artemisia en Afrique est donc un véritable problème, d’autant que ce traitement est moins onéreux que les médicaments antipaludéens, et donc à même de connaître un fort succès auprès de la population.