Selon le Conseil national de l’ordre des médecins, le nombre de médecins à diplôme étranger a fortement augmenté ces dernières années. Une chance pour les hôpitaux, mais pas forcément pour lutter contre la désertification médicale.
Une forte augmentation du nombre de médecins à diplôme étranger
Le Conseil national de l’ordre des médecins (CNOM) vient de publier son 11e Atlas de la démographie médicale, complété par une étude sur les flux migratoires concernant les médecins à diplôme étranger en France.
Il ressort de cette étude que le nombre des médecins venant de l’étranger est en constante augmentation depuis une dizaine d’années. Ainsi, en 2017, ils représentent plus de 11 % de l’activité régulière totale des médecins en France, pour un total de 22 619 médecins à diplôme étranger. 45 % d’entre eux viennent de l’Union européenne.
Entre 2007 et 2017, le nombre de ces mêmes médecins a augmenté de plus de 90 %. En 2020, ils seront environ 30 000 à exercer en France.
Une aide pour les hôpitaux, mais pas dans la lutte contre les déserts médicaux
Ces médecins à diplôme étranger optent pour les emplois salariés lorsqu’ils arrivent en France comme l’indique le CNOM : « On observe que la part de l’exercice salarié est dominante (62 %) chez les médecins titulaires d’un diplôme européen ou extra-européen ». Ils sont donc régulièrement employés par les hôpitaux qui, de leur côté, ont du mal à recruter des médecins français. Leur arrivée dans le monde hospitalier est donc plutôt une chance.
En parallèle, le CNOM précise que : « Contrairement à une idée largement répandue, cette population n’est pas une réponse aux difficultés territoriales d’accès aux soins ». En effet, si certains d’entre eux s’installent en campagne et dans des zones où la désertification médicale fait des ravages, ce n’est pas le cas de la majorité. Ils ont tendance, eux aussi, à s’installer, tout comme les médecins français, dans des zones où les manques ne sont pas criants.
Inclure les médecins à diplôme étranger dans le numerus clausus
Avec cette étude sur les flux migratoires, le CNOM souhaite également soulever la question du numerus clausus. En effet : « Le numerus clausus a toujours été établi sans prendre en compte l’arrivée en France de ces médecins à diplôme étranger ». Pour le Conseil national de l’ordre des médecins, il s’agit d’une erreur. Prendre en compte ces données permettrait de lutter contre la désertification médicale en répondant mieux aux besoins des différentes régions sur tout le territoire.
Ainsi, le CNOM souligne que : « Il n’est plus possible aujourd’hui de considérer l’université française comme étant isolée de son environnement européen et mondial si l’on souhaite que la formation serve véritablement l’accès aux soins ».