Deux études récentes montrent que les jeunes, en France et aux États-Unis, sont de plus en plus touchés par des troubles dépressifs. Ce problème concerne plus particulièrement les jeunes femmes.
Un jeune sur cinq touché par des troubles dépressifs en 2021
Santé publique France vient de publier des données indiquant que les troubles dépressifs sont en forte augmentation, en France. Il semble que la crise sanitaire, liée à la Covid-19, ait eu des conséquences sur le moral de la population.
Ainsi, en 2021, 13,3 % des personnes, de 18 à 75 ans, ont subi un épisode dépressif. Ce chiffre était de 9,8 % en 2017. Il a donc augmenté de 36 % en seulement quatre ans. Les jeunes, de 18 à 24 ans, sont encore plus touchés par le phénomène puisqu’on constate une augmentation de 80 %, entre 2017 et 2021. Ainsi, en 2017, ils étaient 11,7 % à déclarer un épisode dépressif contre 20,8 % en 2021. En détail, on s’aperçoit que les jeunes femmes sont touchées à 26,5 % et les jeunes hommes à 15,2 %.
Santé publique France souligne que : « Le stress causé par la maladie de la Covid-19 et les restrictions imposées pour la contrôler apparaît comme l’une des principales hypothèses explicatives de cette hausse ».
Les adolescentes américaines entre tristesse et violence
En parallèle, on apprend que les adolescentes américaines sont également touchées par une vague de troubles dépressifs.
Ainsi, selon les Centres de prévention et de lutte contre les maladies (CDC), environ 30 % des lycéennes interrogées ont envisagé de se suicider en 2021. En 2011, elles étaient 19 % à faire ce type de déclaration. De plus, 57 % des lycéennes ont été tristes ou désespérées, en 2021, pendant au moins deux semaines, au point d’interrompre leurs activités habituelles. En 2011, elles étaient 36 % à déclarer la même chose. Les garçons, de leur côté, sont moitié moins à exprimer ce même mal-être.
Debra Houry, responsable aux CDC, souligne à propos de ces chiffres : « Les adolescentes américaines sont submergées par une vague grandissante de tristesse, de violence et de traumatismes ». Elle ajoute : « Ces données sont difficiles à entendre, et devraient déboucher sur des actions ».
Il faut également savoir qu’en 2021, 18 % des lycéennes ont subi des violences sexuelles. 14 %, d’entre elles, ont été obligées d’avoir une relation sexuelle. Kathleen Ethier, directrice du département des CDC chargé des adolescents et de la santé à l’école, souligne : « Pour chaque groupe de dix adolescentes que vous connaissez, au moins l’une d’elles, et probablement plus, a été violée. Cette tragédie ne peut pas continuer ».
De plus, les élèves LGBT+ sont aussi touchés par ce phénomène. Ainsi, près de 70 % ont déclaré avoir eu une émotion persistante de tristesse ou de désespoir en 2021. 22 % ont aussi tenté de mettre fin à leur jour.
Des troubles dépressifs liés à différentes causes
Pour les deux spécialistes des CDC, le problème des troubles dépressifs chez les jeunes est en partie lié à la Covid-19, mais pas seulement. En effet, les réseaux sociaux et le stress à l’école, généré par différentes sources, sont aussi pointés du doigt.
Pour conclure, Kathleen Ethier précise que : « Les écoles sont vraiment en première ligne de cette crise de santé mentale ». Elle ajoute qu’il faut : « s’assurer que les professeurs sont formés à gérer ces problèmes ».