La ministre déléguée aux Personnes handicapées, Marie-Arlette Carlotti, présentera ce jeudi 2 mai le 3e plan Autisme (2014-2017) : elle y fera état de nombreuses mesures, notamment le dépistage à l'âge de 18 mois, le recours aux méthodes éducatives plutôt que psychanalytiques ou encore, la création de 350 places «de répit » supplémentaires pour les enfants autistes.
Le 3e plan Autisme se faisait attendre et pour cause, la France diffère depuis plusieurs années le moment de prendre des mesures significatives pour l'autisme dont 250.000 à 600.000 personnes souffrent dans l'Hexagone.
La ministre déléguée aux Personnes handicapées, Marie-Arlette Carlotti, fera part de nombreux changements en matière de prise en charge : "On sait que plus il (le dépistage) est précoce, meilleure est la prise en charge. Donc à partir du premier trimestre 2015, profitant de la refonte du carnet de santé, nous y inclurons une grille de dépistage des premiers signes, dès l'âge de 18 mois" , a-t-elle fait valoir.
Ce troisième plan attestera de la création de 350 palces « de répit » : « Aujourd'hui, il existe 40 places de répit pour les familles. Ce sont des structures qui accueillent, pour une courte durée, leur enfant autiste, afin que les parents puissent souffler un peu. Nous en créons 350 en plus », a-t-elle affirmé.
Ces 350 places s'ajouteront aux 700 places créées pour les classes maternelles tandis que les adultes autistes bénéficieront de 1500 places d'accueil supplémentaires.
5000 personnes travaillant dans le milieu médico-social seront formées aux méthodes éducatives, de façon à remplacer progressivement les méthodes psychanalytiques.
Pour Marie-Arlette Carlotti, « la France s'oriente vers une autre méthode dans la prise en charge de l'autisme » : « En ouvrant ce dossier, j'ai trouvé une situation conflictuelle, un climat tendu ». « Je n'en veux plus. En France depuis quarante ans, l'approche psychanalytique est partout, et aujourd'hui elle concentre tous les moyens. Il est temps de laisser la place à d'autres méthodes pour une raison simple : ce sont celles qui marchent, et qui sont recommandées par la Haute Autorité de santé », explique-t-elle.
« Que les choses soient claires, n'auront les moyens pour agir que les établissements qui travailleront dans le sens où nous leur demanderons de travailler », a-t-elle mis en garde.
Le plan Autisme 2014-2017 mobilise 20,5 millions d'euros, le budget du plan précédent ne s'élevait qu'à 2,5 millions d'euros.