2016 aura été une bonne année pour le marché de l’automédication. De plus en plus de Français pratiquent le selfcare en s’occupant eux-mêmes de leur santé grâce aux nombreux produits en vente libre.
Le selfcare ou comment se soigner sans médecin ?
Selon le 15e baromètre de l’AFIPA des produits du selfcare, l’automédication est en passe de connaître un bel essor dans les années à venir. C’est déjà l’une des solutions préférées des Français pour faire face aux maux bénins. Ainsi, un petit rhume, une baisse de forme, une gastroentérite… se traduisent pour beaucoup par l’achat en pharmacie d’un traitement en vente libre. L’AFIPA indique, d’ailleurs, que l’automédication représente 10,7 % du chiffre d’affaires des officines et contribue à 25 % de leur croissance. La croissance globale est, quant à elle, plus ténue puisqu’elle est de l’ordre de +3,3 %, en 2016, soit 2 331 M€ par rapport à 2015.
Des économies pour le système de santé
Mais pourquoi un tel engouement des Français, mais aussi de certains professionnels de santé, pour le selfcare ? Toujours selon ce baromètre, si les raisons principales des Français sont d’avoir connaissance du traitement adapté et de vouloir se soigner rapidement, il n’en reste pas moins que 30 % d’entre eux souhaitent éviter des dépenses inutiles à l’assurance maladie. Autres chiffres intéressants, 94 % des pharmaciens et 53 % des médecins pensent que l’automédication peut réduire les dépenses de santé. L’automédication peut-elle donc devenir un vrai geste citoyen ?
L’AFIPA ajoute aussi que le développement de l’automédication permettrait de dégager 1,5 milliard d’euros d’économies en un an.
Alerter les candidats à l’élection présidentielle
Rappelons tout de même que l’AFIPA n’est pas tout à fait neutre dans ce désir de voir le marché des produits de santé sans ordonnance se développer. En effet, elle représente les industriels qui produisent et commercialisent ces mêmes produits, allant des médicaments d’automédication aux dispositifs médicaux en passant par les compléments alimentaires.
D’ailleurs, l’organisme assume sa volonté de mettre en avant cette façon de se soigner et va bientôt diffuser sur les ondes et dans la presse une campagne de publicité. Cette dernière sert tout autant à informer le grand public qu’à alerter les candidats à l’élection présidentielle afin qu’ils optent pour le développement du selfcare.
En parallèle, on se souvient pourtant d’une campagne de sensibilisation menée par le ministère de la Santé, il y a quelques années. Elle rappelait que les médicaments ne sont pas des produits comme les autres et qu’il ne faut pas les prendre n’importe comment.
En 2016, le ministère de la Santé, répondait, d’ailleurs, en ces termes à une question des sénateurs sur les dangers de l’automédication : « Une des conditions de réussite de l'automédication est sans conteste une bonne information du patient, tant sanitaire qu'économique. Le patient doit en effet être conseillé, accompagné, éduqué et suivi. C'est le rôle des professionnels de santé et particulièrement du pharmacien d'officine ».
Opter pour l’automédication dans certains cas ? Pourquoi pas, donc ! Mais en gardant toujours en mémoire les bons conseils des professionnels de santé afin d’éviter les erreurs et les accidents.