La nouvelle baisse des prix des médicaments génériques, décidée par les pouvoirs publics, soulève la colère des industriels du secteur. Dans une lettre ouverte, adressée à Marisol Touraine, ils dénoncent une décision qui affaiblit le marché de ce type de médicaments.
Le prix des médicaments génériques en baisse
Dès la fin du mois de mars, le Comité économique des produits de santé (CEPS) a décidé de baisser le prix de plus de 600 médicaments génériques actuellement sur le marché. L’objectif de ce comité, dont le rôle est de fixer les tarifs des médicaments remboursés par la sécurité sociale, est de permettre de réaliser de nouvelles économies. Le déficit de la sécurité sociale, même s’il est à son niveau le plus bas depuis 2002, demande de fournir de gros efforts pour être encore réduit. Ainsi, d’ici 2017, 10 milliards d’euros d’économies doivent encore être réalisés.
La démarche du CEPS va donc bien dans le sens de la volonté du gouvernement et du ministère de la Santé. Plus les prix des médicaments génériques sont bas et moins l’assurance maladie dépense d’argent en remboursements. Mais cette décision ne convient pas aux membres du Gemme (association des professionnels du médicament générique) qui, dès le 12 avril, dénonçaient un passage en force du CEPS concernant la baisse des prix des médicaments génériques. Son président, Erick Roche, protestait alors en ces termes : « Les laboratoires refusent d’être la seule variable d’ajustement face à l’immobilisme et aux manquements des autres acteurs ».
Les industriels du marché des médicaments génériques en colère
Depuis lundi, le Gemme fait encore parler de lui et ne décolère pas face à cette décision. Rassemblant 19 signataires, composés d’industriels du médicament générique : fabricants, laboratoires, développeurs… le Gemme a publié une lettre ouverte destinée à Marisol Touraine, ministre de la Santé.
Pour eux, la baisse actuelle des médicaments génériques met en péril leur secteur, les 15 000 salariés qui le représentent, mais également plus largement les pharmaciens. Chaque année, les médicaments génériques permettraient 1,5 milliard d’euros d’économies pour le système de santé. Mais selon le Gemme : « Affaiblir le médicament générique par des baisses de prix drastiques, c’est obérer les économies collectives dont notre système de santé a tant besoin ».
Les industriels du médicament générique souhaitent donc, aujourd’hui, mettre en place un partenariat avec les pouvoirs publics pour : « préserver notre modèle de santé, tout en l’adaptant aux contraintes économiques qui sont les nôtres ».