Si l’on est encore loin de pouvoir imprimer des organes complets avec des imprimantes 3D, il n’en reste pas moins que la technique de la bio-impression fait des progrès et promet de belles avancées en matière de santé.
La technique de la bio-impression
Différentes équipes de chercheurs à travers le monde s’intéressent de près à la bio-impression. Il s’agit d’utiliser la technique de l’impression 3D pour fabriquer des parties du corps humain et des organes.
Mais cette technologie est très complexe et il reste encore du chemin avant de trouver une solution à un problème majeur, celui de la vascularisation des organes fabriqués. Actuellement, il est donc encore impossible d’aboutir à un résultat qui fonctionne réellement, mais les avancées sont là ! Elles permettent d’imaginer un futur dans lequel certains malades pourraient se voir greffer des parties du corps directement créées à partir d’une imprimante.
Imprimer de la peau, un foie ou une oreille, est-ce possible ?
Dans le cadre des recherches déjà menées sur cette question, on peut citer l’exemple de la peau. À ce propos, Jean-Christophe Fricain, directeur de l’ART à l’Inserm Bioprint, explique qu’aujourd’hui seuls des modèles simplifiés de peau avec les deux couches superficielles ont pu être fabriqués. Il faut savoir qu’il est plus facile d’imprimer de la peau qu’un organe, car celle-ci n’a pas de système de vascularisation propre. Jean-Christophe Fricain souligne donc que : « Dans 5 à 10 ans, on peut imaginer qu’un chirurgien pilotera une imprimante 3D pour imprimer des cellules de peau qui pourront être utilisées chez les grands brûlés ».
En parallèle, une société américaine a également réussi à imprimer des unités hépatiques. Il ne s’agit donc pas d’un foie complet, puisque chaque unité fait environ 500 micromètres de diamètre. Mais le résultat est fonctionnel et assure de pouvoir tester des médicaments sur ces unités.
L’oreille est également une zone du corps qui intéresse particulièrement les chercheurs. Jean-Christophe Fricain indique que : « L’oreille est un modèle pour la bio-impression, puisqu’il s’agit d’une forme complexe et qu’à partir d’une image numérique, on peut scanner l’oreille d’un patient et la reproduire à l’identique ». Reste qu’il s’agit de la reproduction de la partie cartilagineuse de l’oreille. Une expérience a donc été réalisée lors de laquelle de la peau de rat a été placée autour de l’oreille. Résultat : les cellules cartilagineuses ont pu être gardées en vie durant 40 jours.
Pour le moment, les avancées se limitent donc à des résultats servant aux tests de médicaments ou à la recherche fondamentale. Mais l’avenir permettra peut-être d’aboutir, un jour, à de vraies transplantations…