La Corée du Sud est aux prises avec une recrudescence des dépenses de santé dans son pays ce qui commence à causer un véritable problème au niveau du budget de la santé publique. Pour améliorer la situation fiscale, le ministère des finances a décidé d'augmenter les impôts pour les moines et de taxer les opérations de chirurgie esthétique.
Faire payer les plus riches
Le nouveau régime fiscal de la Corée du Sud devrait désavantager les plus riches, qui sont susceptibles de réaliser des opérations de chirurgie et de soins accessoires, afin d'améliorer l'accès aux soins des populations les plus démunies. En visant la chirurgie esthétique, le gouvernement devrait atteindre cet objectif.
Les taxes sur les opérations de chirurgie esthétique, notamment sur la chirurgie au niveau des lèvres, des oreilles et des joues, devraient être augmentées de 10 % dès l'année prochaine. Ainsi faisant, le gouvernement espère récolter de l'argent pour pouvoir, en contre partie, baisser les impôts sur les dépenses liées aux premiers soins et à l'éducation.
Cette opération devrait apporter, tous changements confondus, près de 2,2 milliards de dollars à l'état durant la période 2014 – 2018.
La chirurgie esthétique très à la mode
La chirurgie esthétique au pays du Matin calme est très développée et l'industrie gagne énormément d'argent, notamment chez les classes les plus riches où les nouveaux magnats sont très dépensiers. On compte, selon les chiffres officiels du gouvernement, pas moins de 1 908 hôpitaux et cliniques dans lesquels la chirurgie esthétique est pratiquée.
L'industrie est très rentable. Les chiffres du ministère des finances estiment à 20 millions de dollars le profit mensuel de cette branche de la médecine en 2010. Et cette donnée ne tient pas compte des cliniques privées mais seulement des hôpitaux avec plus de 100 lits.
Le gouvernement estime donc que l'industrie de la chirurgie esthétique ne devrait pas souffrir d'une telle augmentation d'impôts. La classe aisée qui compose l'essentiel de ses clients continuera de se faire opérer quel que soit le prix de l'opération. Che Jun, directeur du marketing pour la société Plastic Surgery de Seoul estime d’ailleurs que la chirurgie esthétique est une addiction comme la cigarette.
Taxer les moines
L'idée d'augmenter encore les impôts chez les moines, qui vivent essentiellement d'offrandes, est plus controversée. Si le but reste une amélioration du budget gouvernemental pour la santé, il reste très difficile de réussir à récupérer les impôts chez les moines qui sont très souvent nomades et vont de temple en temple.
La question n'est donc pas de savoir si les moines doivent payer des impôts, chose avec laquelle ils sont parfaitement d'accord, mais bien de définir les modalités de paiement, puisqu'il est quasiment impossible de faire un suivi de leur activité.
Le fait de taxer les plus riches pour aider les plus démunis rend une certaine justice sociale par l”impôt. Mais par contre taxer les moines, sur quelle base? Les moines n”ont même pas de revenu fixe, régulier. Et ce qu”ils obtiennent des offrandes sont constituées principalement, d”après ce que je sais, d”aliments. Alors comment vont-ils payer l”impôt?