L'homosexualité masculine est de plus en plus frappée par une forme de cancer directement liée à l'activité sexuelle : le cancer anal. Peu connu en Europe, il est déjà très conseillé par les médecins aux Etats-Unis pour les jeunes hommes homosexuels. Mais le vieux continent semble réticent.
Le cancer anal causé par un papillomavirus
Le cancer anal est aux jeunes hommes homosexuels ce que le cancer du col de l'utérus est aux jeunes filles hétérosexuelles. Causé par un papillomavirus, plus exactement le HPV (Human Papilloma Virus), Lié directement à l'activité sexuelle, ce cancer touche largement plus les jeunes homosexuels que les jeunes hommes hétérosexuels.
Les chiffres parlent d'eux-mêmes : dans une étude publiée dans la revue Sexually Transmitted Infections, les chercheurs ont montré que les jeunes hommes gays ont 15 fois plus de risques de contracter un cancer de l'anus que leurs concitoyens homosexuels. Ce qui explique qu'aux Etats-Unis le vaccin soit largement proposé par les médecins.
Le papillomavirus sexuellement transmissible
Le problème du papillomavirus de l'homme est qu'il s'agit d'une maladie sexuellement transmissible. Si les jeunes filles sont aujourd'hui protégées, par la vaccination qui s'effectue dès l'âge de 9 ans, les jeunes hommes le sont moins. Question de tabous, et d'économies de santé.
En effet, les hommes sont en moyenne bien moins touchés par le papillomavirus que ne le sont les femmes, mais cette donnée n'est vraie que si l'on met dans le même sac les hommes homosexuels et les hommes hétérosexuels. Les données changent radicalement quand on étudie la simple population des hommes gays ou ayant des relations sexuelles avec d'autres hommes.
Pour le docteur Laurent Abramovitz, interviewé par le site Yagg en 2011, la question de l'économie de la santé se pose pour le gouvernement. La population des homosexuels étant minoritaire, il semble plus rationnel, économiquement parlant, de ne pas vacciner systématiquement les hommes.
Infection Sexuellement Transmissible très répandue chez les gays
Si l'on ne prend comme population d'étude que les gays, on remarque que l'incidence du papillomavirus est importante. Par rapport aux jeunes hommes hétérosexuels, ils ont 100 fois plus de chances de contracter le virus.
Une étude de 2011 montre que 6 hommes sur 1 000 ayant des relations sexuelles avec d'autres hommes sont contaminés par le HPV. Chez les hommes hétérosexuels cette contamination est 100 fois inférieure.
Le vaccin : une véritable solution contre le papillomavirus
Les Etats-Unis, qui préconisent le vaccin chez les jeunes hommes homosexuels entre 16 et 26 ans, ont vu le nombre d'infections par papillomavirus réduites de moitié depuis que le vaccin a obtenu son autorisation de mise sur le marché.