Deux médicaments génériques disponibles sur le marché pourraient améliorer les perspectives de survie pour les femmes ménopausées atteintes d'un cancer du sein en phase précoce.
Éviter la récidive coûte que coûte
Des résultats cliniques publiés le 24 juillet dans The Lancet indiquent que deux médicaments disponibles en génériques contribuent à prévenir efficacement une récidive du cancer du sein : Il s’agit d’un inhibiteur de l’aromatase déjà utilisé contre le cancer du sein et d’un bisphosphonate employé en prévention de l’ostéoporose.
L’enjeu essentiel après un cancer du sein est d’éviter à tout prix la récidive. Et dans le cadre d’un premier cancer hormono-sensible, soit 80% des cancers du sein, deux médicaments génériques sortent du lot. Et le fait qu’ils soient tous les deux génériques n’est pas anodin. Cela prouve leur efficacité et leur sécurité – puisqu’ils ont été autorisés sous forme générique.
Le premier médicament disponible est un bisphosphonate, généralement utilisé pour prévenir l’ostéoporose. Il diminuerait près de 30% le risque de récidive du cancer du sein au niveau osseux chez les femmes ménopausées. Le second est un inhibiteur de l’aromatase, déjà employé dans le traitement du cancer du sein : il empêche l’organisme de produire des estrogènes et réduit de 30% le risque de récidive par rapport au tamoxifène, médicament de référence dans ce domaine.
Une probabilité de récidive qui tombe à un tiers
Dans le cadre de leurs recherches sur le cancer du sein, les scientifiques ont passé en revue les données de neuf études sur les inhibiteurs de l'aromatase (IA), concernant 30 000 femmes pour découvrir que ces médicaments donnaient de meilleurs résultats que le traitement standard par tamoxifène.
« Le fait de prendre des IA pendant cinq ans réduit la probabilité de récidive du cancer d'environ un tiers (30%) et limite le risque de mourir d'un cancer du sein d'environ 15% sur les dix ans qui suivent le début du traitement », détaille la revue. Pour le professeur Mitch Dowsett, du Royal Marsden Hospital de Londres et principal instigateur de cette découverte, les IA offrent « une protection significativement plus importante que celle du tamoxifène ». Ces traitements ne sont pour autant pas sans effets secondaires – bouffées de chaleur, douleurs articulaires, fatigue, pertes osseuses.
L’autre analyse, portant sur 20 000 femmes, montre que les biphosphonates, des médicaments contre l'ostéoporose, réduisent les risques de survenue de métastases osseuses chez les femmes ménopausées ayant souffert d'un cancer du sein. Chez celles-ci, la prise de biphosphonates permet de réduire de 28% le risque de métastase osseuse et réduit de 18% le risque de décès dans les 10 ans après le diagnostic de cancer du sein.